Ernest Kevan est surtout connu comme le directeur fondateur du London Bible College, ou London School of Theology comme on l’appelle maintenant. Il est également l’auteur d’un ouvrage important sur la théologie puritaine de la loi, intitulé The Grace of Law. Au-delà de ces deux faits, je ne pense pas que beaucoup de lecteurs sachent grand-chose du sujet de cette biographie de premier ordre. Ce n’était certainement pas mon cas. Paul Brown a rendu service au monde chrétien en sauvant Ernest Kevan d’une certaine obscurité non méritée. L’auteur a étudié au London Bible College sous la direction de Kevan.

Brown se penche sur l’histoire de sa famille et retrace les influences spirituelles qui, par la grâce de Dieu, ont contribué à faire de lui l’homme qu’il était. Avant de devenir directeur du London Bible College, Kevan était un pasteur baptiste strict. La bénédiction du Seigneur était évidente dans les églises où il prêchait. Kevan tenait à s’engager dans les communautés qui entouraient les églises qu’il servait, offrant une aide pratique aux personnes dans le besoin tout en proclamant l’Évangile. Bien que lui et sa femme Jennie n’aient pas eu la chance d’avoir des enfants, Ernest avait un grand cœur pour les petits et ses conférences pour enfants étaient légendaires pour leur clarté et leur enthousiasme.

Kevan était une figure importante de la résurgence du christianisme évangélique et réformé dans l’après-guerre. Ce que Martyn Lloyd-Jones faisait dans sa chaire de Westminster Chapel, Kevan le faisait du haut de son pupitre du London Bible College. Les deux hommes ont exposé une nouvelle génération aux richesses de la théologie puritaine et réformée. Cela ne veut pas dire que Kevan et Lloyd-Jones étaient toujours d’accord. Le premier était plus à l’aise pour travailler avec des dénominations théologiquement mixtes que le second. Lloyd-Jones critiquait le London Bible College qui proposait le diplôme de BD approuvé par l’université de Londres. Le prédicateur de la Westminster Chapel ne voulait rien avoir à faire avec les croisades de Billy Graham dans les années 1950. Malgré les doutes de Kevan concernant les appels de l’évangéliste pour que les gens s’avancent et fassent une profession de foi, il a rédigé des brochures utiles qui ont aidé à ancrer les nouveaux convertis dans la foi. Alors que le « Docteur » a décliné les invitations à prendre la parole à la conférence de Keswick en raison de son adhésion à une doctrine erronée de la sanctification, Kevan y est intervenu à plusieurs reprises. Ses discours sur les Romains ont encouragé la conférence à s’éloigner de ses enseignements traditionnels sur la « vie supérieure ». Il est intéressant de se demander si l’approche de Kevan « pour gagner » ou celle de Lloyd-Jones « Ils se tourneront vers vous, mais vous ne vous tournerez pas vers eux » s’est avérée plus efficace.

Lors du service commémoratif de Kevan, John Stott a fait remarquer sa « force et sa douceur », deux qualités que l’on ne trouve pas toujours chez la même personne. Kevan était un érudit avec un cœur de pasteur, le meilleur type d’homme pour diriger un collège biblique. À une époque où l’érudition évangélique était pratiquement considérée comme une contradiction dans les termes, il a montré qu’il était possible d’être théologiquement conservateur et intellectuellement rigoureux. Il était en effet un leader clé de l’évangélisme britannique du vingtième siècle. Son témoignage audacieux mais gracieux de la vérité ne doit pas être oublié.

  • La Sainte Cène

    La Sainte Cène est-elle quelque tour de passe-passe magique, un rite d’initiation mystérieux, ou bien un superflu aux relents mystiques qu’on a ajouté à la religion chrétienne ? S’agit-il d’un sacrifice perpétuel ?

    Toute observation honnête dévoilera qu’elle est, même parmi les chrétiens, souvent une grande inconnue.

    L’auteur de ces pages conduit le chrétien authentique à se réjouir de la richesse de signification que ce souvenir béni commémore. Il lui met en valeur l’alliance de grâce, établie « dans le sang de Christ », que rappelle cette ordonnance. Il l’amène en face des devoirs et des privilèges de la communion fraternelle que ce repas implique. Enfin, il dirige ses regards vers cette espérance glorieuse qui bouillonne au fond du cœur de tout enfant du Dieu vivant. Il invite tous ceux qui aiment ce Sauveur merveilleux à puiser abondamment et profondément dans cette source de bénédiction la puissance de ses réalités pour vivre victorieusement au quotidien.

    Ernest KEVAN

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