• Une grève de la faim

Lorsque nous jeûnons, nous devons nous concentrer sur la prière et la méditation de la Parole de Dieu: nous devons être disposés à écouter la voix de Dieu et à obéir à Sa volonté. Le jeûne n’est pas une grève de la faim pour forcer Dieu à agir, ni un acte de souffrance ou de privation. Il est un acte de foi envers Dieu, qui peut nous fortifier spirituellement et nous rapprocher de lui.

En effet, nous ne devons pas imaginer que Dieu nous donnera une bénédiction par le simple fait que nous nous sommes privés de nourriture. Nous ne pouvons ni forcer Dieu ni le manipuler par des efforts charnels: ce n’est pas Dieu qui change lorsque nous jeûnons mais c’est notre disposition intérieure. 

Dans une parabole (Luc 18: 9-14), deux hommes montent au temple: le premier dit jeûner deux fois par semaine, donner la dîme de tous ses revenus et ne pas commettre l’adultère. Le second, quant à lui, a peut-être le ventre bien plein mais, se tenant à distance, il frappe sa poitrine et supplie le Seigneur de pardonner ses fautes. C’est celui-ci qui ressort de son temps de prière justifié. Ce n’est pas le fait de s’abstenir de nourriture qui touchera le cœur de Dieu mais ce sont les dispositions intérieures de notre cœur car :

« quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé (Luc 14: 11) ».

L’apôtre Paul rappelait l’importance de ne pas mettre notre confiance dans la chair en disant: « Ce n’est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus; si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins» (1 Corinthiens 8:8). Ainsi, la puissance ne se situe pas dans l’aliment lui-même ou dans notre privation mais dans notre démarche de foi envers Christ. Non, 

« l’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». (Matthieu 4:4)

La Bible nous montre donc que la force ne se trouve pas seulement dans le fait de se priver de nourriture car « le royaume de Dieu n’est pas le manger et le boire (Romains 14:17)», mais avant tout dans l’acte de contrition du cœur, cette disposition dû cœur à s’humilier devant Dieu. Ce que j’appelle l’humiliation transformatrice est une manière de vivre à genoux devant Dieu, fruit de la compréhension que nous ne pouvons pas vivre seulement de pain mais que nous avons absolument besoin de Dieu et que nous sommes rien sans lui. Non, le jeûne n’est pas une grève de la faim, c’est une décision personnelle de s’approcher de Dieu.

Nous avons besoin de sa présence, nous avons besoin de sa grâce, nous avons besoin de lui pour tout et en tout. Jésus, confronté à une foule affamée, fut pris de compassion envers elle car elle était auprès de lui depuis trois jours et qu’elle n’avait rien à manger (Marc 8:2). Il décida alors de multiplier les pains et les poissons pour répondre à ses besoins car sa privation n’était pas le résultat d’un choix personnel mais celui d’une circonstance subie. Jésus préfère des auditeurs qui ont le ventre plein et qui sont pleinement attentifs à des auditeurs affamés, distraits par la faim et la privation involontaire.

Aussi, comme nous le verrons, il ne suffit pas de jeûner ou de prier. Nous pouvons jeûner et prier pendant longtemps, mais nous devons être prêts à mettre nos prières en pratique.

Un moyen de se glorifier.

Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra “ (Matthieu 6:17-18).

Le jeûne ne doit pas non plus être un moyen de montrer aux autres combien nous sommes spirituels. Ne pensons pas être la personne la plus spirituelle de la maison, pour la simple raison que nous jeûnons, car parfois, au contraire, c’est parce que nous ne sommes pas assez spirituels qu’il nous faudra jeûner !

Certaines Églises organisent des jeûnes prolongés en début ou en fin d’année. Si nous nous mettons à jeûner, que ce programme soit initié par d’autres ou par nous, soyons sûrs de le faire dans les bonnes dispositions. Il n’y a aucun intérêt à parler de nos jeûnes à tout le monde, si ce n’est pour nous glorifier. Pour Dieu, les motivations de notre cœur sont essentielles. Nous devons donc jeûner de façon sincère et pure et rester discrets autant que possible, afin de ne pas perdre la récompense du jeûne.

  • Jeûner ne nous donnera pas un diplôme.

Les Pharisiens étaient connus pour leur pratique fréquente du jeûne, cependant Jésus les a régulièrement réprimandés de ce qu’ils jeûnaient pour se faire remarquer et montrer leur piété aux autres. Jésus dit à leur sujet:

Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les hypocrites qui se rendent le visage tout défait pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense” (Matthieu 6:16).

Si nous jeûnons avec les bonnes intentions, notre Père céleste nous récompensera en retour. Il n’y a pas que les chrétiens qui jeûnent. Beaucoup le font pour des raisons de bien-être physique ou religieux.

Dans certaines religions orientales, certaines personnes abusent du jeûne et s’ouvrent à des esprits impurs. En tant que chrétiens, nous ne devons pas croire que s’abstenir de nourriture impressionne Dieu au point que celui-ci, touché par notre privation, serait davantage enclin à nous répondre.

Le Seigneur des armées célestes m’adressa la parole en ces termes: Parle à toute la population du pays et aux prêtres et demande-leur « Quand pendant 70 ans, vous avez jeûné et pris le deuil au cinquième et au septième mois, est-ce pour moi que vous avez observé ce jeûne? Et quand vous mangez et buvez, n’est-ce pas pour votre propre satisfaction que vous le faites ? » (Zacharie 7:4-6).

Dans ce passage, le Seigneur s’adresse au prophète Zacharie et lui demande d’interroger la population et les prêtres sur leur pratique du jeûne. Il leur demande s’ils jeûnent pour Dieu ou pour leur propre satisfaction. Ainsi, ce passage souligne que le jeûne doit toujours être centré sur Dieu. « Seigneur, ce que je désire, c’est toi. Tu vaux plus que tout ce que tu pourrais me donner.»

Dans le jeûne chrétien, notre regard ne doit se porter ni sur notre ventre vide ni sur nos efforts mais sur Dieu.

Seuls l’amour et de bonnes dispositions pourront nous conduire à un jeûne agréé par Dieu. Oui, quelles que soient les raisons pour lesquelles nous décidons de jeûner, elles doivent toujours se fonder sur l’amour.

Ce texte est un extrait du livre « 12 Raisons de Jeûner » écrit par Jérémy Sourdril.

Nous vous invitons à lire l’article suivant « Le Jeune de Proclamation« .

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