Comment La Paranoïa Romaine A Engendré Un Monstre.

L’empire romain était très vaste et très diversifié. Tant de cultures différentes coexistaient qu’il semblait divisé. Rome était une société dans laquelle n’importe quelle religion pouvait s’exprimer (même le christianisme y était autorisé à ses débuts).

C’était une société très libre et les romains bénéficiaient de nombreux droits. Vu sous l’angle du respect des droits du citoyen, c’était très similaire aux États-Unis d’Amérique.

Dans cet état d’esprit de tolérance, de nombreuses sectes se développaient et différentes factions politiques émergeaient. Malgré le fait que le gouvernement central était solidement établi et que les citoyens avaient des droits, les dirigeants craignaient plus que tout la division, à la manière des dirigeants de l’ex-URSS communiste. C’est pourquoi ils recherchaient un remède qui puisse unifier l’empire.

Le dieu « Roma » était leur solution. Les dirigeants romains ont rassemblé tous les citoyens de leur vaste empire autour de cette divinité qu’ils avaient créée, elle est devenue le point de ralliement et d’unité de tous ces peuples.

Bien que les différentes sectes et factions politiques étaient souvent en désaccord, chacun restait loyal envers l’empire. Ils l’aimaient ; ils avaient combattu pour lui ; et des gens de leur entourage avaient sacrifié leur vie pour l’empire.

En créant « Roma », le gouvernement romain avait subtilement rassemblé tous les peuples autour d’une idée principale : rendre grâce à  » l’esprit Romain » pour leur puissant empire.

Rapidement, on érigea des temples et des autels en l’honneur de Roma. On faisait des offrandes à ce pseudo dieu. Un clergé fut créé afin de servir ses adorateurs dans ses temples. C’était le dieu que tous les bons romains louaient et adoraient. Une religion nationale naquit autour de laquelle tout le monde se rallia.

C’est à l’époque d’Octavien et d’Auguste que ce culte à Roma se développa, un étrange mélange de religion et de politique. De ce mélange est née la terrible persécution de l’Eglise. Vous vous demandez certainement pourquoi.

Roma était reconnu à travers tout l’empire, et considéré comme le grand dieu de l’État, la source de la grandeur de l’empire et de sa pérennité. Refuser de l’adorer revenait à rejeter Rome elle-même.

Nous voyons que Rome et Roma étaient intrinsèquement liées. Dans l’esprit des gens, ils ne faisaient plus qu’une seule et même entité. Rome cesserait d’exister sans Roma, et la grandeur de Rome serait anéantie si les gens cessaient de rendre gloire à cette puissante divinité. A cause de ce rapport Rome/Roma, renier Roma ou refuser de l’adorer, était considéré comme un acte de rébellion politique.

 » Pourquoi n’adorez-vous pas notre puissante divinité d’État? C’est à elle que nous devons notre grandeur. Adorez-la ! N’aimez-vous pas Rome ? Si vous l’aimez alors vous devez adorer sa mère Roma! » Voici ce que l’on aurait pu dire à ceux qui n’adoraient pas Roma. Aux yeux du gouvernement et du peuple, renier Roma revenait à renier Rome elle-même.

  • Une situation dramatique pour l’Eglise

Le peuple, renouvelé par ce réveil religieux, a commencé à exercer une grande influence dans le domaine spirituel. Il était sous la tutelle de ce dieu et de ce culte rendu aux dieux et souhaitait que chaque aspect de son quotidien, chaque facette de la société ainsi que le gouvernement respectent et adorent les dieux.

Avant qu’Auguste, le nouvel empereur, sût ce qui se passait, les communautés de l’Est parlant le grec commencèrent à infiltrer l’empire de leur pensée mystique, ce qui conduisit les gens à adorer l’empereur.

Le cœur des romains était ainsi parfaitement prêt à accueillir une nouvelle forme d’idolâtrie. Voyez-vous, l’idolâtrie ne reste pas figée. Elle passe d’un niveau de perdition à un autre et un autre et ainsi de suite. Le paganisme se dirigeait vers une forme religieuse terrible. Cela a produit une situation invivable pour l’Eglise.

Le peuple a donné à l’empereur Auguste le titre de « Seigneur ». A cette époque, dans les régions orientales de l’empire le titre de  » Seigneur  » incluait toutes sortes de connotations surnaturelles. Appeler quelqu’un  » Seigneur » lui conférait la divinité, , le défiait. Auguste avait parfaitement compris et accepta ce titre, sachant qu’il deviendrait ainsi un objet de culte.

La grande majorité du peuple a commencé à considérer qu’Auguste était l’incarnation du dieu romain, Roma. Il personnifiait le surnaturel, il était Dieu au milieu d’eux. Cette croyance était solide et se développait rapidement, alors les gens ont construit des temples qui lui étaient dédiés, lui faisant des sacrifices et l’adorant !

  • La contrefaçon satanique

Le diable propose toujours une contrefaçon ! A cette même époque, Jésus-Christ venait au monde à Bethlehem, lui qui était la réelle incarnation de Dieu ! Satan œuvrait à sa propre incarnation au moment même de la naissance de l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ !

Au départ, Auguste refusa cette déification. Le fardeau d’être un Dieu lui semblait trop énorme. Néanmoins, après quelques temps, il a accepté que le titre lui soit conféré. Et en 12 avant Jésus Christ, un gigantesque autel, construit par Drusus, fut érigé afin d’adorer simultanément Roma et Auguste. A présent, il n’y avait plus aucune différence : Rome était personnifiée en Auguste. Subitement, dans l’esprit de tous les romains, il était devenu plus qu’un homme ; il était Dieu !

Après la mort d’Auguste, Caius Caligula prit le pouvoir à Rome. En tant que nouvel empereur, il poursuivit ce culte de la personne. En 40 après Jésus-Christ, il exigea que l’on sculpte un monument à la gloire de Zeus à sa propre effigie, puis il le plaça au milieu du temple de Jérusalem pour qu’on l’adore, en plus d’être adoré à Rome !

Claudius succéda à Caligula au pouvoir de 41 à 54 après Jésus-Christ. Bien qu’il ne tenait pas particulièrement à la déification et au culte de la personne, il ne refusa pas d’être appelé  » notre dieu César » !

C’est Claudius qui désigna Néron à sa succession. La folie de Néron fut immédiatement évidente. Après avoir été aussi bien traité par Claudius, il le fit sauvagement assassiner afin d’accéder au trône. C’était un avant-goût de la terreur qui allait suivre.

Avec le temps, cette nouvelle religion évolua et prit une nouvelle forme. Puisque Roma était le Dieu de la nation, la source de la grandeur de Rome et sa pérennité, renier Roma c’était renier Rome elle-même.

  • Quand quelque chose d’inattendu se produit

Le plan de l’empereur a fonctionné, cette nouvelle forme d’idolâtrie a unifié politiquement l’empire. Les gens se sont enflammés pour cette nouvelle divinité ! Le petit peuple a commencé à considérer que l’empereur du moment était la personnification de l’incarnation du dieu Roma.

L’adoration à l’empereur, une des pires qui pouvait arriver à l’Eglise primitive a placé l’Eglise primitive dans une position intenable. Il en résulta une violente persécution des chrétiens.

A grande échelle, ce fut l’adoration imposée de l’empereur qui a provoqué la mort horrible de milliers et de milliers de croyants, devenant ainsi des martyrs pour la cause de Christ.

Les croyants étaient amenés devant le proconsul de leur région, on les plaçait à l’ombre du Sceau Romain, on leur demandait de s’agenouiller, de baisser la tête, de renier le Seigneur Jésus-Christ, et de faire allégeance à la divine incarnation de Roma, l’empereur régnant à ce moment- là.

Lorsqu’ils refusaient, on les tuait. Dire « non ! » à la divine incarnation qu’était l’empereur, revenait à refuser de reconnaître le dieu responsable de la grandeur de Rome. C’était donc considéré comme un acte de rébellion politique.

  • Un Néron paranoïaque, ivre de puissance

La persécution fut particulièrement sanglante sous le règne de Néron. Comme tous les tyrans, Néron était un fanatique du pouvoir et ne supportait pas la moindre sédition, jusqu’à en devenir paranoïaque. Il était indéniablement fou, allant jusqu’à se débarrasser de certains membres de sa famille qui n’étaient pas d’accord avec lui. En plus de faire assassiner une grande partie du Sénat et tout un ordre de chevaliers romains, il fit exécuter sa propre mère, son beau-frère, sa sœur, son épouse et ses chers professeurs, Seneca et Lucian. Il était plus une bête ou un démon qu’un être humain.

Au début, il a refusé d’être adoré, puis avec le temps il reconnut sa propre divinité et rechercha l’adoration de l’empire. Il devint tellement obsédé par le pouvoir qu’il demanda au Sénat l’autorisation de détruire tous les importants et magnifiques bâtiments de Rome.

Pourquoi ? Il désirait les reconstruire avec une statue le représentant au centre de chaque bâtiment. Il voulait qu’un symbole de lui-même se trouve dans les principaux lieux de vie de Rome, afin que tout le monde puisse l’adorer.

Il arriva à ses fins et fit construire une statue le représentant qu’il plaça devant son gigantesque palais nouvellement construit. Une statue démesurée représentait un dieu-soleil, et cette idole était l’exacte représentation de Néron. Avec cette manifestation idolâtre, sa folie devient flagrante et son comportement encore plus étrange. (Une partie de la population romaine va être tellement convaincue de la nature divine de Néron, que même après son suicide, elle va attendre son retour ! )

(…)

Ce texte est un extrait du livre « Vivre dans la zone de combat » écrit par Rick Renner.

Nous vous invitons à lire l’article suivant « Qu’est-ce qu’un bon soldat de Jésus-Christ ?« .

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