
COMPRENDRE LES PRINCIPAUX CRYPTO-ACTIFS.
Lors d’un webinaire que j’animais sur la thématique de l’investissement dans les crypto-actifs, l’un des participants m’a posé la question suivante : dans quel crypto-actif faudrait-il investir ?
Ma réponse peut paraître surprenante, mais croyez-moi, je ne sais pas dans quoi il faut investir. Pourquoi ? Simplement parce qu’à l’heure où je rédige ce chapitre, il existe plus de 13000 crypto-actifs listés sur coinmarketcap. Oui, vous avez bien lu, treize mille crypto-actifs. Alors je vous repose la question : dans quoi faudrait-il investir ?
Investir dans les crypto-actifs demande du temps et de la recherche préalable. Il est important de les analyser et de les connaître avant de faire des placements. Dans cette première section, nous allons nous attarder sur les caractéristiques des principaux crypto-actifs et dans la section investissement, nous répondrons à la question précédente.
Qu’est-ce qu’un crypto-actif ?
Ce n’est ni plus ni moins qu’un actif numérique qu’on utilise et qu’on échange sur internet. Les crypto-actifs n’ont pas de support physique (pièce ou billet…), ils s’échangent directement d’une personne à l’autre (transaction pair-à pair), et peuvent être regroupés en différentes familles, en fonction de leurs caractéristiques et de leurs objectifs. Voici une liste non exhaustive des familles de crypto-actifs.
1. Les crypto-actifs de réserve de valeur.
Dans cette famille est classé le Bitcoin (BTC). Pionnier de l’écosystème crypto, et principalement utilisé comme réserve de valeur, tout comme l’or, le BTC est limité à 21 millions d’unités. Il est décentralisé et sécurisé par le consensus de la preuve de travail (proof of work).
2. Les crypto-actifs de contrats intelligents.
Ils permettent l’exécution de contrats intelligents (smart contracts), le développement et le déploiement d’applications décentralisées (DApps). Dans cette catégorie, nous trouvons l’Ethereum (ETH) ou le Binance Smart Chain (BNB), qui utilisent la blockchain pour exécuter des scénarios plus complexes que les simples transferts de valeur.
3. Les crypto-actifs d’échange (Exchange Tokens).
Souvent associés à des écosystèmes particuliers, ils sont utilisés pour payer les frais de transaction sur des plate formes spécifiques, telles que Binance avec la Binance Coin (BNB), Uniswap avec son token UNI.
4. Les crypto-actifs de confidentialité.
Dans cette famille, on retrouve par exemple Monero (XMR) et Zcash (ZEC) qui sont des crypto-actifs axés sur la confidentialité et l’anonymat des transactions. Ils sont conçus pour dissimuler les informations concernant les expéditeurs et les destinataires des transactions grâce à la cryptographie avancée. Contrairement à ce que l’on croit, il est possible de tracer et de suivre les transactions effectuées par la majorité des crypto-actifs jusqu’à leur source d’origine puisque les blockchains sont transparentes.
5. Les crypto-actifs d’interopérabilité.
Polkadot (DOT) et Cosmos (ATOM) font partie de cette catégorie. Ils visent à connecter différentes blockchains pour favoriser l’interopérabilité et permettre l’échange d’informations entre elles. L’interopérabilité se réfère à la capacité des différentes blockchains et des différents protocoles de travailler ensemble sans heurts, permettant ainsi le transfert transparent d’actifs numériques entre elles. Cela favorise l’échange facile d’actifs, élargit les cas d’utilisation et réduit les frais et les délais associés aux transferts d’actifs.
6. Les crypto-actifs de gouvernance.
Ces crypto-actifs, à l’instar de Maker (MKR) et de Tezos (XTZ), intègrent des mécanismes de gouvernance permettant aux détenteurs de participer aux décisions liées au développement et à l’évolution du protocole.
7. Les crypto-actifs de paiement.
Ils sont conçus pour faciliter des transactions rapides et peu coûteuses, souvent utilisés pour les paiements quotidiens. Dans cette famille, on trouve par exemple Ripple (XRP) et Litecoin (LTC).
8. Les crypto-actifs stables (stablecoin).
Ils sont conçus pour maintenir une stabilité de valeur en étant généralement adossés à des actifs tels que les devises fuduciaires (dollars américains, euros) ou les matières premières. Exemples : le Tether (USDT), l’USD Coin (USDC), le Pax Dollar (USDP). Il existe également des stablecoins algorithmiques, ils utilisent des algorithmes complexes pour ajuster l’offre des crypto-actifs en circulation afin de maintenir leur stabilité, à l’instar du Dai (DAI). La principale particularité des stablecoins est de minimiser la volatilité souvent associée aux crypto-actifs tels que le Bitcoin et l’Ethereum.
9. Les memecoins
Les memecoins sont des crypto-actifs qui tirent leur valeur et leur popularité principalement des mèmes ou des contenus viraux sur internet. Contrairement aux actifs plus traditionnels qui reposent sur des technologies et des cas d’utilisation spécifiques, les memecoins sont souvent créés de manière humoristique et sont associés à des communautés en ligne. Dans cette famille, on peut citer le Dogecoin (DOGE) soutenu par Elon Musk.
Comprendre ces neuf familles de crypto-actifs te permettra de prendre des décisions éclairées et d’optimiser ton portefeuille d’investissement.
Dans les pages qui vont suivre, ces familles seront réparties en quatre groupes : le Bitcoin (étant seul dans sa catégorie afin de conserver sa prééminence sur l’écosystème), les Altcoins (alternative coins) qui désignent en réalité le groupe de crypto-actifs autres que le Bitcoin, les stablecoins et les memecoins.
Bien que certains crypto-actifs ne soient conçus que pour de la spéculation, d’autres, au contraire, tentent de résoudre de vrais problèmes et d’ainsi contribuer au développement de l’écosystème.
Les blockchains sont confrontées à trois problèmes majeurs : la scalabilité, la sécurité et la décentralisation. Ces trois facteurs sont communément appelés le trilemme des blockchains.
●Décentralisation
Elle représente la répartition du contrôle sur le réseau entre plusieurs nœuds. Plus une blockchain est décentralisée, plus elle résiste à la censure et à la manipulation, offrant ainsi une plus grande confiance pour les utilisateurs.
●Sécurité
Elle implique la protection du réseau contre les attaques malveillantes et les tentatives de fraude. Une blockchain sécurisée garantit l’intégralité des transactions ainsi que la confidentialité des données. Pour qu’un réseau soit sécurisé, il doit être impossible pour une entité de modifier l’état des transactions et de corrompre la chaîne.
●Scalabilité
Elle se réfère à la capacité de la blockchain à gérer un grand nombre de transactions de manière efficace et rapide. Une blockchain scalable peut évoluer pour répondre à une demande croissante sans compromettre la décentralisation et la sécurité du réseau.
Ce trilemme est un problème qui n’a pas encore été résolu. On estime, pour l’instant, qu’aucune blockchain n’arrive à la fois à effectuer des transactions rapides, de manière décentralisée et en toute sécurité.
Le défi réside dans le fait qu’améliorer l’une de ces caractéristiques peut souvent se faire au détriment des autres. Par exemple, augmenter la scalabilité en autorisant plus de transactions par seconde (TPS) pourrait compromettre la décentralisation.
Trouver un équilibre optimal entre ces trois éléments est un défi! continu pour les développeurs…
Ce texte est un extrait du livre “INVESTIR DANS LES CRYPTOMONNAIES” écrit par Eudes Djembo.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “GESTION DES RISQUES EN INVESTISSEMENT CRYPTO“.
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