IDENTIFIER LA BLESSURES DU REJET.
Lorsqu’on ne comprend pas certaines manifestations, on a tendance à les banaliser. Toutefois, il faut être très vigilant quant à la récurrence de certains comportements qu’on peut relever chez les personnes ayant expérimenté le rejet. Je veux avant tout souligner qu’une mauvaise lecture de ces comportements pourrait nous induire en erreur dans notre manière d’interpréter une attitude sporadique d’agressivité par exemple et d’office “catégoriser” une personne victime de rejet comme cela est courant.
Les psychologues et les experts en thérapies cognitives et comportementales (TCC) qui est une branche en psychothérapie, qui consiste à remplacer le comportement inadapté par un comportement plus adapté, correspondant au profil du patient, ont relevé certains traits de personnalités suivis de certaines personnes ayant connu le rejet.
Personnellement, je me suis retrouvée dans certains de ces traits lorsque j’ai été suivie en thérapie. Et en relatant certains souvenirs d’enfance et diverses expériences vécues, le rapprochement se faisait. Progressivement le puzzle se constituait, jusqu’à ce que le voile du mensonge et du déni soient totalement ôtés. Tout devenait alors plus cohérent et surtout libérateur. Qu’à cela ne tienne, commençons ! Vous devinez qu’il en existe énormément, j’en ai cité quelques-uns en les associant par caractéristiques communes.
1- Sensation de non-appartenance: ce sentiment, lorsqu’il s’accroît, pousse à fonctionner en loup solitaire;
2- Quête extrême de reconnaissance: ce comportement se caractérise par tous les moyens possibles à recueillir l’approbation des autres, parfois à son détriment. Tel un petit enfant qui cherche par tous les moyens possibles à être le centre d’attention;
3- Les attitudes d’évitement : ce comportement est l’un des traits caractéristiques type issus de la blessure du rejet. On évite tout affront, on fuit les situations de conflits.
4- Le masque social : ce comportement, comme son nom l’indique, pousse à se dissimuler derrière une image de façade et faire bonne figure, pour masquer en réalité sa blessure, occasionnellement maladroitement.
5- Une anxiété chronique : ce comportement est souvent accompagné par le sentiment de peur. Une moindre réaction tourne vite au mélodrame et génère des crises d’angoisse et d’anxiété.
6- L’isolement : pour l’avoir expérimenté, suite au rejet que j’ai vécu en couple, progressivement, je me suis isolée de moi-même puis des autres. On recherche volontairement la solitude en coupant tout lien, tout contact. Il existe une différence entre être solitaire et rechercher la solitude.
7- Les états dépressifs : ce sont des cycles qui s’activent souvent lorsqu’une situation de rejet ravive notre propre expérience et on ressasse, on rumine, on pleure, en repassant en revue les scènes de rejet.
8- Tendance aux conflits : certaines personnes ayant grandi dans des environnements conflictuels auront tendance à le devenir. Un environnement trop paisible, des personnes bienveillantes cachent pour de telles personnes ayant vécu le rejet un loup. Leur discours sera je me méfie, c’est trop beau pour être vrai.
9- Les colères explosives : les ruminations mentales, sur les événements qui rappellent le rejet vécu et déclenchent une colère parfois excessive.
10- L’immaturité émotionnelle : chez une personne ayant vécu le rejet, les réactions sont puériles, à la limite du ridicule et de l’absurde.
11- La dépendance affective et la peur du rejet : certains psys associent ces deux traits de comportements à des sœurs jumelles. Effectivement, la peur du rejet émane de la dépendance affective et vice versa. Ce sont des personnalités très fragiles et enclines au chantage et aux menaces de suicide lorsqu’elles se sentent larguées. Dans des cas extrêmes, elles doivent être prises en charge en psychiatrie.
12-Tendance à la victimisation: ce trait de caractère est commun à toutes les blessures et représente un véritable gouffre émotionnel. Dans le cas du rejet, cette victimisation oscille dans quelque chose de pernicieux et toxique autant pour la personne que son entourage. Vous identifiez-vous à un, plusieurs ou l’intégralité de ces comportements ? Que vous évoquent-ils ?
J’ai pris le temps de vous les détailler, tout en ayant soin de les nuancer afin de vous aider à mieux les distinguer et les comprendre. La blessure du rejet est destructrice et sans un véritable suivi en thérapie dans certains cas, on risque de demeurer dans un cycle dont on aura du mal à sortir. Pour les femmes autant que les hommes, le rejet est terrible et les amène dans une dynamique permanente d’auto-sabotage. Le fait de se sentir rejeté rend vulnérable et amer.
Le rejet provoque un profond sentiment d’insécurité et pousse souvent à la négligence envers nous-mêmes. Ainsi, dans certains couples, certaines femmes ont constamment besoin d’être rassurées par le conjoint, un moindre fait, geste tourne au mélodrame. S’il leur arrive de commencer certaines relations, celles-ci finiront par ne pas connaître de fin heureuse ou quasiment chaotique dans bien de cas en se soldant par des ruptures déchirantes ou du jour ou lendemain une cassure dans la communication.
Vous vous demanderez souvent ce qui peut bien être à la source de tant de divorces, de séparations, de ruptures si douloureuses, très souvent le rejet en est la source. Les personnes se mettant en couple ayant connu un rejet dans l’enfance recherchent désespérément dans leur couple ce besoin d’appartenance, de validation et d’acceptation. Parfois de la mauvaise manière.
Le traumatisme occasionné par le rejet nous pousse dans des mécanismes de défense fréquemment destructeurs. J’en profite pour souligner qu’il existe une nuance entre le fait d’être rejeté injustement et les situations de rejet n’impliquant pas notre personne. L’intensité de la blessure du rejet est fonction de la circonstance et aussi de la personne qui nous la fait subir…
Ce texte est un extrait du livre « INÉBRANLABLE ! Rompre et guérir des schémas destructeurs de la blessure du rejet » écrit par Jennifer SYLAIRE.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “SE PARDONNER“.
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