Institution des Lévites et le diaconat de l’église.
Il est écrit :
« Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs (associés aux pasteurs dans Ephésiens 4 :11), ensuite ceux qui ont le don… de gouverner. » (1 Corinthiens 12 :28).
Christ « a donné… les autres comme pasteurs et docteurs » (Ephésiens 4 :11).
« Prenez garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques pour paître l’Eglise du Seigneur. » (Actes 20 :28)
D’après ces versets, c’est donc Dieu lui-même, Père, Fils et Saint-Esprit, qui choisit et établit les anciens dans leur ministère. C’est lui qui accorde les « grâces de service » et qui « met dans le cœur l’empressement » et le « zèle » pour se dévouer au service des chrétiens (2 Corinthiens 8 :16; 1 Corinthiens 16 :15-16). Celui qui sent en lui ce désir de servir et qui prend conscience des dons reçus cherchera tout naturellement à mettre ces dons au service des autres (1 Corinthiens 12 :7; 1 Pierre 4 :10).
Il en résulte diverses « opérations », c’est-à-dire, actions (1 Corinthiens 12 :6) qui ne pourront échapper aux chrétiens.
Ainsi l’Eglise prendra, à son tour, conscience des dons qui lui ont été faits en la personne de ces frères et elle leur confiera diverses tâches pour les « mettre à l’épreuve ».
Cette mise à l’épreuve est clairement exigée pour les diacres: « Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche (ou: si on ne trouve rien à leur reprocher) » (1 Timothée 3 :10). La forme de la phrase (kai outoi de: eux aussi) indiqué que les évêques étaient aussi soumis à un stage probatoire.
Différents termes sont utilisés pour la manière de choisir des serviteurs de Dieu. La première fois où des chrétiens ont été sélectionnés pour un service particulier, l’apôtre Pierre dit à « la multitude des disciples »: « Frères, choisissez (episkeptomai) parmi vous sept hommes… que nous chargerons (kathistêmi) de cet emploi… Ils élurent (eklegô) Etienne » (Actes 6 :3-5).
Le premier terme est apparenté à ‘’episkopos’’ et signifie: regarder autour de soi pour faire un choix (« Dieu a jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple » Actes 15 :14).
Le deuxième terme se retrouve dans Tite 1.5 (« Que tu établisses des anciens »).
Le troisième (eklegô) est fréquent dans le grec profane et dans le Nouveau Testament dès l’époque de Platon, il était utilisé pour les élections des anciens chargés de l’administration de la cité (Platon: Rép. 536 c; Polybe 6.10.9), des archontes et autres magistrats. Dans l’armée, on l’employait lorsqu’il s’agissait de sélectionner des hommes pour des tâches particulièrement difficiles ou glorieuses (Polybe 9.13.9). Luc l’emploie également pour le choix des délégués chargés d’apporter la lettre contenant les décisions de la conférence de Jérusalem (Actes 15 :22,25)
Un autre terme apparaît dans Actes 14.23: « Ils firent nommer (cheirotoneô) des anciens dans chaque Eglise. » Ce mot ne se retrouve que dans 2 Corinthiens 8 :19: « Nous envoyons avec lui (Tite) le frère dont la louange… est répandue dans toutes les Églises, et qui, de plus, a été choisi par les Eglises pour être notre compagnon de voyage. »
Les différentes conceptions du ministère se cristallisent autour de ce terme. Littéralement, il veut dire: lever ou étendre la main. On peut étendre sa main en pointant quelqu’un du doigt. Dans ce cas, on traduira: « ils leur désignèrent des anciens dans chaque ville. » On peut étendre ses mains et les poser sur la tête de quelqu’un. On obtient alors: « ils instituèrent des anciens » Mais « cheirotoneô’’, nous dit E. Brunner, n’a absolument rien à voir avec l’imposition des mains.
C’est le terme technique qu’on emploie pour élire, désigner à une fonction, et l’idée de base n’est pas celle d’imposer la main, mais celle de la lever, façon usuelle de donner sa voix à un candidat.
L’ensemble de la communauté avait une grande part dans les prises de décisions de l’Eglise primitive. Ainsi les frères de l’Eglise d’Antioche « décidèrent que Paul et Barnabas et quelques-uns des leurs monteraient à Jérusalem » (Act.15 :2). Là il nous est dit qu’il parut bon aux apôtres et aux anciens et à toute l’Eglise de « choisir (eklegô) parmi eux et d’envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas… »(Actes 15:22).
Quelques Églises désignèrent et envoyèrent aussi les frères chargés de recueillir les libéralités des saints et de les porter à Jérusalem (1 Corinthiens 16 :3; 2 Corinthiens 8 :19,23) Epaphrodite, compagnon d’œuvre de Paul, était l’envoyé des Philippiens auprès de Paul (Philippiens 2 :25).
Les Églises étaient traitées en personnes majeures, capables de discerner les directives du Saint-Esprit pour le choix de leurs responsables. L’ordre chronologique normal paraît donc être le suivant:
- Dieu accorde des dons à un certain nombre de frères.
- Ceux-ci en prennent conscience lors du service qu’ils exercent pour l’Eglise.
- L’assemblée prend conscience, de son côté, des dons de ces frères.
- Elle exprime son avis lors d’une consultation à ce sujet.
- Elle les « met à l’épreuve » durant un certain temps.
- Les frères choisis sont officiellement établis dans leur charge avec imposition des mains de l’assemblée des anciens (Actes 6 :6; Actes 13 :3; 1 Timothée 4 :14; 1 Timothée 5 :22)
Notons, cependant qu’au 1er siècle, les apôtres ou leurs délégués (Timothée, Tite) ont joué un rôle non négligeable lors de la nomination des anciens (Actes 14 :23; Tite 1 :5).
Si l’apôtre Paul a précisé à Timothée (1 Timothée 3 :1-7) et à Tite (Tite 1 :6-9) les qualités dont un ancien devait faire preuve, c’était certainement parce que ces « délégués apostoliques » devaient enseigner l’Eglise sur les conditions à remplir par les candidats et veiller à ce qu’elles soient respectées chez ceux qu’elle allait instituer. Comme pour beaucoup d’autres fonctions apostoliques, la plupart des Églises évangéliques n’ont trouvé aucune modalité restituant cet office important.
- Les conditions récusent pour être un lévite, un diacre et ouvrier de l’Eglise
Il est écrit dans 1 Timothée 3 :1-16 :
« Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu? Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d’un gain sordide, conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche. Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons; car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s’acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ. Je t’écris ces choses, avec l’espérance d’aller bientôt vers toi, mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité. Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire. »
Lire aussi : Exode 18 :21 ; Tite 1 :5-11
Ce texte est un extrait du livre « COMMENT CONSACRER UN SERVITEUR DE DIEU » écrit par Béni Hugues MVEMBA M.
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