La Bonne Vision: Un Ensemble Fragmenté.
Il est nécessaire de comprendre ce qui distingue les nombreuses régions d’Afrique pour comprendre ce que signifie le succès dans cette partie du monde. De nombreux dirigeants d’entreprise conscients de ces distinctions intègrent une vision globale de l’Afrique.
Cela tient, c’est la raison la plus évidente aux économies d’échelle. Tom Gibian les a découvertes en Asie, avant de venir travailler en Afrique :
« En Afrique, c’est tout ou rien. Les armateurs et les transporteurs asiatiques s’en sont déjà aperçus. Leurs affaires n’étaient pas rentables s’ils renonçaient à la logistique de masse pour faire du transport de dernier kilomètre. Alors ils ont décidé que s’ils devaient aller en Afrique, ils devaient tous y aller. Ils se sont assurés qu’ils pouvaient acheminer les marchandises jusqu’à chaque port important. C’est pareil dans mon secteur. On s’est rendu compte que pour monter un fonds d’investissement d’envergure internationale, on ne pouvait pas faire les choses à moitié. Pour attirer les bons capitaux et les meilleurs talents, il fallait mettre le paquet. Il fallait cibler l’ensemble du continent.»
Tim Solso a adopté le même raisonnement alors qu’il cherchait une nouvelle piste intéressante de développement pour Cummins, une entreprise de moteurs industriels et de groupes électrogènes. Robuste géant à la mâchoire carrée, Tim est né dans l’État côtier de l’Oregon, mais il est un pur produit du Midwest. Après avoir étudié dans l’Indiana, il a obtenu un MBA à Harvard, puis est retourné dans l’Indiana pour travailler chez Cummins à Columbus.
Tim a grimpé les échelons chez Cummins, est devenu directeur général, puis président en 2000. « Au cours des cinq dernières années de ma carrière dans l’entreprise, raconte-t-il, je me suis mis en quête de ce que serait la zone d’expansion de Cummins au cours de la décennie suivante. » Après d’intenses investigations, Tim décida que cette zone serait l’Afrique. C’est à ce moment-là que j’ai fait la connaissance de Tim, et nous avons rencontré ensemble une bonne vingtaine de PDG des quatre coins du continent. (Tim était très clair sur le fait qu’il voulait viser toute l’Afrique).
Quelques années plus tard, je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas choisi de se concentrer sur deux ou trois gros marchés nationaux ou régionaux. « J’ai toujours exclu cette possibilité», dit-il du ton sec d’un homme qui n’aime pas perdre de temps.
« Mon objectif était de révolutionner Cummins. Il fallait être cohérent avec cette perspective. » Comme Tom, il a découvert que raisonner à l’échelle continentale permettait d’attirer les talents nécessaires à la réussite de Cummins. « Celui que j’ai nommé en Afrique est un type d’un talent et d’une compétence phénoménaux dans notre entreprise, qui dirigeait auparavant la distribution en Asie. Pour qu’il vienne et qu’il puisse attirer l’équipe qu’il voulait, il fallait une opportunité de taille : toute l’Afrique. »
Les économies d’échelle sont certes intéressantes, mais une grande partie pourrait déjà être réalisée au niveau régional. Travailler sur des marchés comme l’EAS (140 millions de personnes) ou le COMESA (380 millions) permettrait déjà de faire les économies d’échelle suffisantes pour être compétitif, tout en se concentrant sur un marché…
Ce texte est un extrait du livre « Ces Entreprises qui Réussissent En Afrique » écrit par JONATHAN BERMAN.
Nous vous invitons à lire l’article suivant « L’AFRIQUE MANQUE DE TOUT. QUELLE CHANCE!« .
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