LE PREMIER PÉCHÉ.
“Le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le Seigneur Dieu avait faites. Il dit à la femme : « Vraiment ! Dieu vous a dit : ‘Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin’ ? »… Le serpent dit à la femme : « Non, vous ne mourrez pas, mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. »” Genèse 3,1.4-5
Dans le récit de la création du monde, tout ce que Dieu fait est bon. Il règne sur la terre, et son Esprit de paix régit la vie. Ses créatures, y compris l’homme et la femme, vivent ensemble dans l’unité et l’harmonie. Elles trouvent leur joie les unes avec les autres, et en tout ce que Dieu a créé. Avec crainte, respect et émerveillement, Adam et Ève contemplent l’arbre de vie dans le Jardin d’Éden. Mais voici que survient le serpent pour les induire en erreur. Et le mal fait son entrée dans le monde créé par Dieu, dans le but de le détruire.
Le serpent tente Ève en lui posant cette seule question : Vraiment ! Dieu vous a dit… ? Et avec cette promesse : Non, vous ne mourrez pas ! Il est important d’en comprendre la portée. Satan, le séducteur, tente Ève avec des paroles de Dieu. Il fera la même chose bien plus tard avec Jésus.
L’orgueil nous sépare de Dieu et des autres.
N’est-ce pas l’orgueil qui pousse Ève, quand elle contemple l’arbre, à en convoiter le fruit ? Ne veut-elle pas devenir l’égale de Dieu ? Ne met-elle pas Dieu à l’épreuve, pour vérifier s’il tiendra sa parole ? Le serpent sème le doute dans son cœur, et Ève l’écoute avec intérêt. En soi, c’est déjà trahir Dieu. C’est ainsi que Satan agit encore aujourd’hui.
Satan veut nous séparer de Dieu, et les uns des autres. Soyons vigilants ! Il peut le faire très simplement, par une question apparemment innocente, qui sème dans notre cœur méfiance et division. Satan lui-même se camoufle en ange de lumière. (2 Corinthiens 11: 14) Mais il est calomniateur, le père du mensonge, meurtrier dès le commencement, celui qui déforme la vérité. Il cherche à nous précipiter dans le mal, la confusion et le doute. Il y parvient très souvent.
Dans l’Évangile de Matthieu, nous lisons que, juste après son baptême, Jésus se retire dans le désert. Là, Satan cherche à le tenter. Profitant de l’affaiblissement physique de Jésus après un jeûne de quarante jours, Satan s’approche de lui. Il fait semblant de montrer de la compassion. Il feint de lui rendre honneur en suggérant que tous les royaumes de la terre devraient lui revenir.
Dès cette première tentation, Jésus reconnaît en Satan le tentateur, qui s’y entend à déformer la vérité. Mais sa confiance en Dieu reste inconditionnelle. À aucun moment, Jésus ne prête une oreille attentive à Satan. Il préfère suivre le chemin de la confiance en Dieu. Il ne veut obéir qu’à Dieu et ne dépendre que de lui. Satan n’arrive pas à toucher son cœur.
Dans le récit de la Genèse, ce n’est pas seulement le fruit défendu qui attire Adam et Ève, mais l’orgueil. Ils sont poussés par le désir égoïste d’être comme Dieu. Ils se coupent de Lui, parce qu’ils ne veulent plus Lui obéir, Lui faire confiance, vivre dans sa dépendance. Ils n’honorent plus Dieu et finissent par devenir chacun une idole pour l’autre. Cette aspiration à devenir comme Dieu représente le plus grand malheur de notre destinée humaine. Dietrich Bonhoeffer disait :
« Il [l’homme] est devenu comme Dieu. Mais contre Dieu. C’est en cela que consiste l’imposture du serpent. »
En conséquence, l’esprit humain est profondément malade. Désormais, l’image de Dieu est falsifiée, déformée par l’idolâtrie et par la révolte contre Dieu. L’être humain se retrouve dans les ténèbres et la détresse (Romain 1,23-32).
Une fausse conception de l’amour entrave la joie du don total.
Adam et Ève pèchent contre l’amour et le dessein de Dieu. Une fausse conception de l’amour – la convoitise humaine – les a égarés. On fait beaucoup de choses aujourd’hui au nom de l’amour qui, en fait, détruisent l’âme.
L’amour véritable désire que Dieu rayonne à travers la personne aimée : Dieu doit rester la mesure de l’amour et le but ultime de l’aspiration à aimer. Mais l’être humain, par son amour dévoyé, se détourne du bien suprême. Il devient impossible pour Dieu de rayonner à travers la personne aimée.
Ce devrait être pour nous un sérieux avertissement, que nous soyons mariés ou que nous ayons l’intention de l’être. Dieu doit garder la première place dans notre vie, pas notre conjoint ni nos enfants. Donner à Dieu cette première place permet de se rapprocher l’un de l’autre. Les enfants en sont les premiers bénéficiaires.
Dans notre couple, ma femme et moi avons expérimenté que, quand Dieu n’occupait plus la première place dans notre relation, quand nous négligions de nous laisser guider par lui, même dans les petites choses, nous nous éloignions l’un de l’autre. Nos enfants en étaient les victimes même s’ils n’en étaient pas conscients. Ils devenaient désobéissants et querelleurs. J’ai remarqué la même chose dans bien des familles : quand un fossé se creuse dans un couple, les enfants réagissent à cette insécurité. De même, quand nous revenions ensemble à Dieu, quand nous cherchions à reconstruire avec Lui notre relation, nos enfants réagissaient positivement.
Quand nous idolâtrons notre conjoint ou nos enfants, notre amour s’égare. Nous ne pouvons plus parler librement de nos défauts ou de ceux de nos proches. Comme Adam, nous n’aimons plus vraiment Dieu, son visage nous reste caché. Nous n’avons d’yeux que pour notre conjoint ou nos enfants. Nous préférons passer les problèmes sous silence, plutôt que de les aborder de front. Et nous finissons par perdre le contact avec Dieu et avec les autres.
Pire encore, nous ouvrons une porte au mal, notamment dans le domaine sexuel. Nous entrons dans une mort et une solitude intérieures. Adam et Ève perdent leur innocence en perdant leur communion avec Dieu. Dans le vide terrible qui s’ensuit, l’homme accuse sa femme et cherche à la dominer. Et la femme, pleine de ressentiment envers l’homme, accuse Satan. La communion est anéantie. L’homme et la femme deviennent rivaux ; ils ne sont plus un. (Genèse 3,7-19)
Quand, dans le mariage, on s’éloigne de Dieu, s’installe la rivalité ; l’égoïsme et la méfiance font des ravages. Chacun cherche à régner dans le foyer, à créer son propre petit paradis, à ses propres conditions. On sombre rapidement dans un sentiment de vide et de profonde insatisfaction. Le lien intérieur qui nous unit à l’autre est détruit. Seule une passion superficielle permet de rester ensemble. On s’accuse continuellement, on recherche son propre avantage, son indépendance. La joie du don total a disparu. Il ne reste qu’une tiédeur difficile à supporter.
L’ennemi de la vie en Dieu, c’est ce désir d’indépendance et de possession. Comme l’écrivait mon grand-père, Eberhard Arnold :
« l’esprit avide de Mamon, l’esprit légaliste de relations fondées sur les possessions matérielles, le fait de séparer le désir sexuel de l’âme, de l’unité, de la communion d’esprit… Tout cela, c’est la mort. Ce n’est plus relié à la vie. »
Tout ce qui fait obstacle à la vie et à l’amour vient du mal. Ne sous-estimons pas la puissance du mal ! Le péché conduit toujours à la séparation, et le salaire du péché, c’est la mort (Romain 6,23). L’orgueil porte son fruit amer dans la séparation en nous coupant de Dieu, de nous-mêmes, des autres et de la terre. Satan et le péché ruinent nos relations les plus essentielles.
Depuis les temps anciens, les chrétiens ont représenté Satan comme une créature avec des sabots et des cornes. Cette manière de voir n’a aucun fondement biblique. Satan et ses démons cernent le monde. Ils sont les forces du mal qui cherchent à nous séparer, à nous diviser (Ephésiens 2,1-2 ; 6,12).
Le seul but de Satan est d’aveugler les humains par leur égoïsme et la recherche de leur propre intérêt : Vous serez comme Dieu. Au lieu de marcher sur le chemin de la simple obéissance, nous préférons céder à la tentation…
Ce texte est un extrait du livre « LA SEXUALITÉ LE MARIAGE ET DIEU » écrit par Johann Christoph Arnold.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “La Liberté Est Dans Le Renoncement, Non Dans Les Forces Humaines“.
LE PREMIER PÉCHÉ. LE PREMIER PÉCHÉ. LE PREMIER PÉCHÉ. LE PREMIER PÉCHÉ. LE PREMIER PÉCHÉ. LE PREMIER PÉCHÉ.
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