L’Église est confrontée à beaucoup de problèmes : à l’intérieur et à l’extérieur. Les problèmes de l’intérieur sont appelés les polémiques. Ceux de l’extérieur sont des problèmes apologétiques, c’est-à-dire qui font appel à la défense de la foi. Regardons brièvement quelques problèmes internes à l’Église, pour consacrer notre attention surtout aux défis qui se situent à l’interface entre l’Église et le monde. Car c’est là avant tout que se situe l’enjeu. Il y a le problème du sacerdoce, du célibat, des tensions entre leaders d’églises, de l’éthique chrétienne et ministérielle, des vocations et tant d’autres encore. Le refus de confronter véritablement la foi et l’intelligence, la raison et la démarche croyante en sont une autre réalité (R. Rémond, Le Christianisme en accusation, p. 93). 

Mais le vrai problème ne se situe peut-être pas là. Le vrai problème intérieur à l’Église n’est-il pas avant tout le déclin spirituel et la perte de son identité ? Qu’est-ce qui peut être à l’origine de la faiblesse de l’Eglise ? Comment a-t-elle fait pour en arriver là ? Des questions taraudent l’esprit de tout observateur vigilant : en quoi la question sur l’Eglise ou le christianisme constitue-t-elle une préoccupation majeure ? Pourquoi le christianisme rencontre autant d’oppositions depuis son existence ? Arrive-t-il à s’en sortir face à toutes ces attaques farouches ? « Les choses vont-elles bien ou mal dans l’Église ? » demande le petit garçon curieux. « Bien et mal », répond le Sage. Réponse ecclésiastique, dira-t-on, mais n’empêche que le Sage a raison. 

Comme l’ont dit Nicolas Farrell et Christophe Paya, il ne faudrait pas penser que toutes les questions d’aujourd’hui sont nouvelles. Certains sujets traversent l’histoire, comme des constantes. Mais il appartient à chaque génération de chrétiens de se demander dans quel monde elle vit, et de se mettre à l’écoute de la quête spirituelle de ses contemporains. 

Les questions brûlantes gravitent autour des grands pôles de réflexion entre et autres : la théologie et les principales doctrines et thématiques chrétiennes ; la Bible et les questions globales qu’elle pose ; l’éthique et les grandes questions morales d’aujourd’hui, questions parfois brûlantes et douloureuses, qu’elles soient individuelles ou collectives ; la culture et la société, et donc les principales tendances du monde d’aujourd’hui ; la foi et la religion, afin de situer la foi chrétienne dans le monde religieux et spirituel très diversifié dans lequel la mondialisation moderne nous place ; la philosophie et les valeurs, autrement dit les grands courants qui façonnent la pensée et les comportements de nos contemporains. Il y a des défis relevés et réussis. Pensons au renouveau biblique. 

Bible a fait son entrée dans tant de foyers et il y a des groupes bibliques partout. Et les cultes du dimanche dans de multitudes assemblées chrétiennes ou de petits groupes dénominationnels il y a cinquante ans environs. Partout des chrétiens sont actifs dans les églises et, depuis de nombreuses années, la pastorale n’est plus l’affaire d’un seul homme-orchestre, le prêtre ou le pasteur ou encore les autres. Dieu seul connaît le nombre de groupes de réflexion et de prière, qui se réunissent chaque soir dans les maisons ; quantité de nouveaux mouvements de spiritualité voient le jour ; partout il y a un désir profond de prière et même de mystique. 

Sur les rayons des librairies et dans les bibliothèques, toute une littérature de spiritualité a succédé à la vague de la nouvelle théologie dans le but de rependre l’Evangile et d’édifier les membres de ces différentes congrégations. Mais est-ce tellement négatif ? En dépit de tous ces efforts apparents, l’Eglise a-t-elle pu tenir contre ses adversaires ? A-t-elle gardé son influence comme au début ? Qu’est-ce qui fait sa faiblesse ? 

Certes l’Église n’a pas la tâche facile : elle est assaillie par toutes les questions de notre temps, inédites et souvent même brutales. Elle les reçoit en plein visage. Tous semblent s’accorder que quelque chose doit être fait. S’il est vrai que l’Église éprouve des difficultés à répondre à l’interrogatoire implacable de la culture moderne, de la science, de la technique, de la culture et de l’opinion publique, de la vision du monde, il n’est pas moins vrai que notre temps pose presque toujours les vraies questions. La réponse est peut-être difficile à donner, mais c’est déjà un immense avantage de s’entendre poser les bonnes questions. Car une bonne question contient souvent en elle-même l’embryon de la bonne réponse. 

L’un des plus grands défis auxquels l’Église est confrontée, c’est le problème de l’existence de Dieu et du monde de l’invisible. Vient ensuite la solution au problème du péché de l’homme ; cette solution que l’homme rejette en bloc par des faux raisonnements qui l’égarent davantage. Depuis la Renaissance et les débuts des sciences positives et de la technique à leur suite, il s’est produit dans la conscience humaine une sorte d’éclipse dans la perception du monde invisible et de Dieu. La naissance d’une culture dominée avant tout par la rationalité, l’efficacité, la rentabilité, et par le besoin de vérification, a fait que le quantitatif est devenu la mesure de toute réalité. 

L’autre problème, c’est le fait que l’Eglise manque de vigilance sur la séduction. Elle se laisse facilement séduire. Le diable utilise la même stratégie qu’il avait utilisée dans le jardin d’Eden. La même stratégie dans le désert pour tenter de renverser le Seigneur jésus. Il s’agit de la séduction et de la tentation. En outre, l’Eglise semble passer son temps à jouer un mauvais jeu : elle marque les buts dans son propre camp. Pour apporter la lumière sur le sujet, nous avons opté pour le plan critique. Au cours de notre travail, nous allons consacrer le premier chapitre à l’introduction et aux définitions afin de comprendre les différents concepts de notre thème. 

Dans le deuxième chapitre, nous aborderons le sujet sur le regard panoramique de l’histoire du christianisme et de ses défis. Le chapitre trois traite du sujet ‘’Les raisons du déclin spirituel de l’Eglise’’. Il sera question de faire une évaluation critique des méthodes et arguments théologiques contre le christianisme au chapitre quatre. Au chapitre cinq, nous ferons des propositions sur des prescriptions théologiques pour la restauration de l’église. C’est au chapitre six que nous marquerons un terme à notre travail scientifique. 

Ce texte est un extrait du livre « LE CHRISTIANISME ET SES DÉFIS » écrit par Jérémie TCHINDEBE.

Nous vous invitons à lire l’article suivant « A L’ÈRE DU CHRISTIANISME« .

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