Qu’est-ce que j’ai même fait de pire que les autres pour mériter ça ? Je me suis mise à fond dans la victimisation. Je n’avais plus aucun gars qui me guettait dans les parages, j’avais mis de côté toutes les relations passées, le genre de relation qu’on réchauffe quand on se sent seule là. De toute façon, pour ceux-là, j’avais été démasquée; c’est un jeu où je n’étais pas du tout douée au final. 

J’étais concentrée sur cette relation et je croyais que c’était la dernière, mais hélas ! J’avais son mal! Je l’insultais de tous les noms d’oiseaux en le voyant dans mon cœur. J’avais surtout mal de n’avoir pas vu cela venir ou d’avoir refusé d’y croire. Une fois qu’on arrive à l’étape de la rencontre avec les parents, on se dit que le titre foncier est déjà garanti. Oh que non ! Ce n’est pas toujours le cas, rien n’est acquis dans la vie. 

Je me disais que DIEU me vengerait du fait qu’il m’ait quittée de la sorte comme une vieille chaussette, et de quelle façon ! Par SMS ! Je me disais qu’il aurait au moins la décence de voir mon père, de lui parler et de lui dire qu’il ne veut plus de cette relation. Non pas que je voulais secrètement que mon père le convainc, loin de là. C’était une façon pour moi de me défaire de toute culpabilité aux yeux de mes parents qui pouvaient me dire : « Tu as encore fait quoi, le tour-ci, au gars-là ?». 

Rompre de cette manière, c’est comme s’il se moquait et manquait de respect à mes parents, j’avais la haine. C’était peine perdue, il a refusé de voir mon père bien évidemment. Donc je me disais au fond, il s’en mordrait les doigts, je ne cessais de me répéter : « Il y a un DIEU de justice, il va me venger. » Avais-je vraiment mis DIEU au début de cette relation ? 

Je m’étais mise avec lui, je n’avais pas appelé le Père au départ hein ! Mais lorsque les choses ont commencé à tourner au vinaigre, ce n’est qu’en ce moment que je l’ai appelé. En réalité, je n’en faisais qu’à ma tête et je l’appelais pour valider c’est tout! Massah, cette vérité m’a frappée au visage comme une gifle bien appliquée. J’ai compris que j’avais encore beaucoup à apprendre à ce niveau. J’ai commencé les veillées de prière, les jeûnes secs, je jouais à la chrétienne de nom, je ne vivais pas ce que je disais de bouche etc. Hahahahahhahaha ! 

Quand une femme est blessée hein, une blessée de guerre des films chinois, elle devient paranoïaque. C’est comme si tu te forçais à lire l’heure en araméen alors que tu sais que tu ne comprends même pas la langue ! 

Quand on se réveille de son profond sommeil… 

Quelques semaines plus tard, je me suis bien moquée de moi-même ! Quand il m’arrive d’y penser aujourd’hui, je secoue la tête en disant : « Çàààààààààà, l’amour était fort dans moi hein ! » J’ai continué de suivre le programme de prière du pasteur, cette fois pas pour les mêmes motivations. Le pasteur a été et est un père bienveillant, sage et fin psychologue. 

Un jour, lors d’un échange qu’on avait eu le lendemain d’une veillée de prière avec une de ses filles, il m’a encore répété la phrase « la fin d’une chose vaut mieux que son commencement ». Je crois au fond qu’il savait que je faisais la chrétienne de nom, je n’y étais pas vraiment avec sincérité. Mais je me moquais de moi-même ! Yaaaaa, quand plusieurs personnes font le concert de jazz dans ta tête hein, ça donne ce genre de comportement complètement absurde. 

Curieusement, ce jour-là, cette phrase a sonné en moi comme une délivrance par rapport au fait que je n’acceptais pas la fin de cette relation. Je lui en voulais surtout de la manière dont cette histoire était terminée, comme si elle n’avait pas vraiment compté pour lui. Un weekend, seule dans ma chambre, j’ai fait une prière sincère et j’ai dit au Père que je capitule. Je lui ai dit que je suis lasse de cette vie. Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Qu’il me le dise. 

Pour de vrai cette fois, j’ai crié à lui. Je ne venais plus à lui pour lui demander la santé, l’argent, le mariage, que mon ex revienne à de meilleurs sentiments, que je voyage etc. Non, pas du tout ! Je suis venue simplement à lui pour lui dire : je suis faible, je ne peux plus me battre pour des causes perdues d’avance ; me battre contre Dieu, mais quel culot avais-je quand même ! 

Je suis venue à lui pour avoir des réponses à mes pourquoi, retrouver la tranquillité et la paix intérieure. Je lui ai promis que s’il me la donnait, cette paix, il ferait de moi une femme heureuse. Quelques semaines plus tard, j’ai appelé Romaric et je lui ai demandé de me pardonner. Je lui ai dit que je lui pardonnais aussi. On s’est souhaité le meilleur dans nos vies respectives : le « bon vent à toi, oui à toi-aussi ». 

Je n’ai plus essayé de le rappeler ni d’entrer en contact avec lui. Je me suis débarrassée de tout ce qui pouvait me rappeler cette relation, j’ai fait le grand ménage. J’étais décidée à passer à autre chose mais plus de la même manière. Quelques mois plus tard, ces mois qui semblaient une éternité pour moi, deux choix se sont présentés à moi : 

1. Soit je prends la responsabilité de m’occuper de ma vie, de travailler sur moi-même, de me relever de ces évènements, grandie, plus avisée. 

2. Soit je sombre de plus en plus à broyer du noir, à ressasser les erreurs du passé, dans le ressentiment, la culpabilité. 

Moi j’ai choisi la première option, celle de tourner réellement la page. J’ai ouvert un autre chapitre de ma vie et je me suis promis ce jour-là que je deviendrai la meilleure version de moi-même dans tous les domaines de ma vie. Et le grand ménage va commencer à l’intérieur. 

La première entreprise sur laquelle je me suis attaquée : c’est ma propre vie évidemment dans le but de comprendre comment j’en suis arrivée là et de quelle manière transformer cette suite de douloureuses expériences comme une opportunité de mûrir et m’ouvrir à d’autres possibilités …

Ce texte est un extrait du livre  » Belle, Intelligente et … Célibataire ?  » écrit par Suzanne KWEDI.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “ Quand Tous Les Hommes Sont Mauvais Et Des Faux Types “.

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Victime. Victime. Victime. Victime. Victime

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