Personne Ne Me Voulait Dans Son Groupe.
En troisième année universitaire, j’eus l’occasion de suivre le cours de droit des sociétés, dispensé par un jeune professeur dynamique. Ce cours était théorique et le professeur nous donnait régulièrement des cas pratiques à traiter. Un des nombreux cas pratiques que nous reçûmes devait se faire en groupe de sept à huit personnes. Il s’agissait d’un exercice beaucoup plus complexe et beaucoup plus volumineux que les précédents.
Le professeur demanda aux étudiants de former des groupes et de se répartir les tâches au sein du groupe afin que personne n’ait à faire l’exercice tout seul. Le professeur ne donna aucune indication par rapport à la manière dont les groupes en question devaient se former. Les étudiants commencèrent à se mettre spontanément ensemble en fonction de leurs affinités. En quelques minutes seulement, les différents groupes s’étaient formés ; mais moi, je m’étais retrouvé tout seul. La solitude que j’avais choisie à l’université pour éviter les problèmes me fut préjudiciable lorsqu’il fallut m’insérer dans un groupe de travail.
Les groupes étant formés, je commençai à faire le tour de l’amphithéâtre pour demander à tous les étudiants s’ils pouvaient m’insérer dans leur groupe. Tous me répondirent négativement en soutenant qu’ils étaient déjà au complet et qu’il n’y avait plus de place pour moi. J’étais stupéfait mais pas inquiet car je me disais que je finirai par trouver des personnes qui accepteraient de m’introduire dans leur groupe afin que je ne reste pas seul. Je continuai à demander aux différents étudiants de bien vouloir m’introduire dans leur groupe, mais la réponse resta la même malgré mon insistance.
Face à ces différents refus, je décidai de m’adresser au professeur pour qu’il invite ou qu’il ordonne à un des groupes de me faire participer. J’exposai le cas au professeur d’un air embarrassé et lui demandai s’il pouvait faire quelque chose pour m’aider. Le professeur m’écouta attentivement et lorsque j’eus fini de parler, il se mit debout et s’adressa à tous les étudiants et demanda si un des groupes pouvait encore m’insérer. Le professeur attendit quelques secondes pour que quelqu’un réagisse en levant, par exemple, la main.
À ma plus grande stupéfaction, personne ne réagit à cet appel que le professeur avait lancé. Mon étonnement fut encore plus grand lorsque mon professeur me regarda et me dit ceci : « Comme vous n’avez pas de groupe, alors je vous suggère de faire le travail tout seul ». Les paroles de mon professeur résonnèrent dans mes oreilles comme une blague jusqu’à ce que je réalise quelques minutes plus tard qu’il était sérieux. Je sentis tout à coup une colère envahir mon cœur. Je fus tellement irrité à l’intérieur de moi que j’eus l’impression d’être physiquement paralysé pendant quelques instants.
Je fus saisi de honte et je me sentis méprisé parce que tous les étudiants savaient dorénavant que je n’étais désiré nulle part parmi eux. Le fait que le professeur n’ait pas pris la peine d’essayer de convaincre les étudiants de reconsidérer leur position et de me faire une place dans leur groupe était comme une approbation silencieuse de sa part face à cette situation. Il leur communiqua indirectement son soutien ; laissant comprendre qu’il aurait agit de la même manière à leur place. Je décidai malgré tout de me ressaisir et de repartir m’asseoir calmement à ma place.
Pendant que j’étais assis pour suivre le cours, j’eus à cœur d’aller me plaindre auprès du doyen de la faculté. Je pensai que le doyen m’écouterait et déciderait de me faire justice. Toutefois, avant d’entreprendre cette démarche, je me dis intérieurement qu’il était fort probable que le doyen partage les mêmes sentiments que les étudiants et le professeur que je souhaitais dénoncer. Je compris que ma déception et ma frustration seraient beaucoup plus grandes et dévastatrices si le doyen n’était pas disposé à me comprendre et à m’aider.
Ce manque de certitude à propos de l’état d’esprit du doyen me poussa à renoncer à toute plainte. Je décidai à partir de ce jour de ne jamais me plaindre et ne jamais accuser qui que ce soit. Je choisis d’adopter une mentalité de responsable en refusant de me considérer comme une victime. Je choisis de considérer que j’étais capable de m’en sortir tout seul, quelles que soient les circonstances.
En fin de compte, je compris que chaque adversité m’offrait l’opportunité de tourner mes regards vers le caractère illimité de mon potentiel, et qu’il me fallait seulement réfléchir aux voies et moyens d’amener cette richesse intérieure à manifestation. En effet, les plaintes, blâmes, accusations et excuses détournent notre regard du magnifique potentiel que nous détenons en le focalisant sur les personnes et les circonstances autour de soi. Je décidai donc de me focaliser sur le cas pratique que je devais faire tout seul, contrairement aux autres étudiants qui pouvaient travailler en groupe.
Alors que je commençai sérieusement à réfléchir à mon devoir, j’eus d’ingénieuses idées qui m’approchèrent progressivement de la solution finale. Je réunis des idées incroyables jusqu’à ce que mon travail fut excellemment achevé. Le sentiment de frustration que j’avais eu lorsque je fus rejeté se transforma en fierté et satisfaction lorsque je réussis finalement, par la grâce de Dieu, à effectuer le travail tout seul, avec succès.
Cette expérience merveilleuse me permit de comprendre définitivement que rien ni personne ne peut stopper une personne consciente du caractère illimité de son potentiel. Je pus ressentir que la vérité était enfouie à l’intérieur de moi, attendant seulement que je lui prête attention et crois en elle pour se manifester et me distinguer…
Ce texte est un extrait du livre » DU GHETTO AU BARREAU » écrit par Dominique MBOG.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “ Planification Financière “.
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