La douane, tout le monde en parle. Elle est accusée à tort ou à raison de tous les maux: tracasserie, rançonnement, opacité, complexité, corruption…, mais très peu la connaissent vraiment.

Qu’elle soit le poumon de l’économie dans les pays en développement ou à l’avant-garde des luttes contre tous les trafics illicites transfrontaliers dans les pays développés, la douane demeure malgré tout, mal connue. Conscient de cette réalité, l’auteur tente de jeter un faisceau de lumière sur cette noble administration.

Solidement et durablement installée aux frontières, la douane a longtemps symbolisé le protectionnisme d’autant que, exerçant des pouvoirs importants sur les marchandises faisant l’objet des échanges internationaux, elle s’est vue au fil du temps confiée le soin d’appliquer une multitude de réglementations les concernant.

Elle se place ainsi naturellement dans une situation de véritable auxiliaire de la politique fiscale, économique, sanitaire et sécuritaire de l’État.

Administration fiscale ou administration économique ?

Ce dilemme a pendant longtemps alimenté les controverses sur les fonctions de la douane. Mettant l’accent sur l’aspect fiscal des techniques qu’elle utilise, d’aucuns ne voulaient voir en elle qu’un collecteur d’impôts alors que d’autres, aux yeux desquels le droit de douane apparaissait comme un instrument de protection, lui reconnaissaient une vocation essentiellement économique.

S’il est vrai que son rôle de collecteur de taxes a longtemps éclipsé la composante économique de la vocation de la douane, il est manifeste en revanche, qu’à la faveur des unions douanières et confrontée au processus de globalisation, elle s’est résolument engagée dans une nouvelle dynamique au service du renforcement de l’économie.

Par ailleurs, avec l’accroissement des échanges commerciaux et la libéralisation des échanges d’une part, le développement de la criminalité transfrontalière et la vulnérabilité de la chaîne logistique d’autre part, le nouveau défi de la douane est de pouvoir concilier facilitation et sécurisation des échanges. Elle est aujourd’hui à la quête permanente de cet équilibre nécessaire entre fluidité des échanges et contrôle efficace.

La douane d’aujourd’hui est une administration publique dynamique en constante mutation au service du développement économique de l’Etat; elle est animée par des femmes et des hommes vigoureux qui font sa vitalité et sa fierté.

Idrissou IMOROU

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