Contenue du livre « DIEU, L’ENTREPRISE, GOOGLE ET MOI ».
Introduction
The next big thing: l’homme
I. Il est temps de répondre à notre vocation.
Aux sources de notre vocation
Être dans le monde sans être du monde
L’entreprise devient l’arbitre de la morale publique
Les chrétiens sont appelés à dévoiler des éléments de réponse
Il. Les principes de la DSE au tamis du monde actuel.
La DSE est avant tout une anthropologie
Le long chemin vers le bien commun
La destination universelle des biens ou l’open source chrétienne
La préférence pour les pauvres n’est pas optionnelle
Libérer la subsidiarité créative
Développer les coopérations et les rencontres
S’émerveiller devant la beauté de la création
Ill. Les outils méthodologiques et la recherche de structures vertueuses.
La Silicon Valley n’a rien inventé, mais a tout illustré
Think big ou quaerere Deum
Le silence est d’or
La force de l’expérimentation
L’humanité du design thinking
La question est plus importante que la réponse
Il y a presque tout, mais pas l’essentiel
IV. Les enjeux du monde actuel au tamis de la DSE.
L’Église catholique et les technologies L’explosion du travail indépendant
Intelligence artificielle vs charismes humains
Libre dans un monde de data
Voir son frère dans une smart city
Small is beautiful
Connecté à l’amour
Extrait du livre « DIEU, L’ENTREPRISE, GOOGLE ET MOI ».
- The next big thing: l’homme
“Le développement intégral de l’homme est d’abord une vocation et suppose donc que tous prennent leurs responsabilités de manière libre et solidaire”. Caritas in veritate, Benoît XVI, 2009
“Quand beaucoup de gens […] me disent: «Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité?», […] je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour […] qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique. Mais demain, qui sait? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…” Astérix et Obélix: mission Cléopâtre, Édouard Baer, 2002
Dans ses Dernières conversations, le pape émérite Benoît XVI a eu cette phrase merveilleuse :
“Je n’appartiens plus à l’ancien monde, mais le nouveau n’est pas encore tout à fait là’. Nous vivons dans un monde en mutation. Mutation sociale, mutation politique, mutation diplomatique, mutation économique, mutation technologique… Autour de nous, les concepts à la mode se répètent: intelligence artificielle (IA), système autonome, robot, réalité augmentée et réalité virtuelle (AR/VR), big data, design, blockchain, objets connectés (loT, pour Internet of things), fintech, future of work, cybersécurité…”
Nous ne savons pas si toutes ces notions représentent des bienfaits potentiels, mais il est sûr que l’avènement de telles technologies bouleverse très profondément notre humanité.
Dans ce contexte si particulier, il devient fondamental d’insuffler de la philosophie au cœur de la croissance; il devient urgent de retrouver des polymathes, ces hommes et ces femmes à l’esprit universel, ayant une connaissance approfondie tant de la science que des humanités; il devient essentiel, pour nous, catholiques, de redécouvrir le trésor de notre doctrine sociale, afin de pouvoir l’offrir à ce nouveau monde fascinant et d’apporter ainsi des réponses aux enjeux qu’il nous impose.
Selon les techno-enthousiastes, demain sera différent, on ne mesure pas trop comment, mais ce sera mieux. Les hommes seront plus intelligents, plus libres, plus connectés aux autres, en meilleure santé, plus en sécurité. Plus heureux? Les entreprises qui auront sauté sur le grisbi seront très certainement plus rentables…
Nous avons d’ailleurs raison de nous enflammer face à ce défi magnifique. Ils sont nombreux, les entrepreneurs qui mettent leurs talents au service du bien commun; elle est belle, cette excitation de la création; elle est intrigante, cette humanité cosmopolite qui bouillonne.
C’est une évolution absolument passionnante, car elle nous invite à nous engager. Nous sommes appelés à participer à la construction d’un avenir qui pourra se révéler, selon les mots des fondateurs de Google, «good or evil», «salutaire ou néfaste». En exerçant néanmoins une vigilance toute particulière, puisque les moyens à disposition sont sans commune mesure avec ce que nous avons connu historiquement et que les changements se réalisent à une vitesse inimaginable pour nos grands-parents. Entre l’heure où j’écris ces lignes et celle où vous les lirez, de prodigieuses découvertes, l’aboutissement d’exaltantes recherches, le développement de start-up innovantes m’auront certainement plongé dans de nouvelles réflexions…
L’Homme pressé est un film sublime inspiré de l’œuvre de Paul Morand. Il raconte l’histoire d’un homme, interprété par Alain Delon, qui ne sait pas prendre le temps; qui veut croquer la vie à pleines dents; qui désire atteindre tous ses objectifs matériels et n’en est jamais satisfait. « La seule explication, c’est que je possède un don fatal, comme disaient les romantiques, celui de la mobilité», concède-t-il. Et à quoi emploie-t-il les secondes gagnées? «J’en fais des minutes.»
À l’ère numérique, tout va très vite. Le progrès entraîne le progrès; on est mobile, on gagne des minutes. Mais pour quoi?
Dans son chef-d’œuvre, l’Elu, Chaïm Potok écrit ce dialogue étonnant :
— J’ai toujours pensé que la logique et la théologie étaient comme David et Saül, dit Danny.
— C’est vrai. Mais peut-être que je pourrais les aider à s’entendre mieux.
À l’ère de la rapidité, où les entreprises agiles détiennent un pouvoir considérable, où les technologies nous promettent de réaliser tout à la fois Bienvenue à Gattaca, Inception, Mr. Robot et Black Mirror’, le désir profond de l’homme est quant à lui immuable. Presque lent. Ce désir de regarder vers le ciel, de comprendre la création, de rencontrer Dieu et de participer à l’avènement du Royaume. Ce désir, que les gourous de la Silicon Valley appellent «make a difference» (changer les choses) ou « contribute» (prendre part), est en réalité celui, très spirituel, d’accomplir sa vocation.
La prochaine innovation sera la place réservée à l’homme dans ce nouveau monde.
Thomas JAUFFRET
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