La Miséricorde Divine : Dives in Misericordia du souverain Pontife Jean-Paul II.
Extrait du livre
- Révélation de la miséricorde
« DIEU RICHE EN MISÉRICORDE » est Celui que Jésus-Christ nous a révélé comme Père : c’est Lui, son Fils, qui nous l’a manifesté et fait connaître en lui-même. Mémorable, à cet égard, est le moment où Philippe, l’un des douze Apôtres, s’adressant au Christ, lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit » ; Jésus lui répondit : « Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas… ? Qui m’a vu a vu le Père »
Ces paroles furent prononcées durant le discours d’adieux, à la fin du repas pascal, que suivirent les événements des saints jours qui devaient confirmer une fois pour toutes que « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ ». Suivant l’enseignement du Concile Vatican II, et considérant les nécessités particulières des temps que nous vivons, j’ai consacré l’encyclique Redemptor Hominis à la vérité sur l’homme, vérité qui, dans sa plénitude et sa profondeur, nous est révélée dans le Christ. Une exigence aussi importante, dans ces temps critiques et difficiles, me pousse à découvrir encore une fois dans le Christ lui-même le visage du Père, qui est « le Père des miséricorde set le Dieu de toute consolation ».
On lit en effet, dans la constitution Gaudium et Spes :« Nouvel Adam, le Christ manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » : il le fait précisément « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour ». Ces paroles attestent très clairement que la manifestation de l’homme, dans la pleine dignité de sa nature, ne peut avoir lieu sans la référence non seulement conceptuelle mais pleinement existentielle à Dieu. L’homme et sa vocation suprême se dévoilent dans le Christ par la révélation du mystère du Père et de son amour.
C’est pour cela qu’il convient maintenant de nous tourner vers ce mystère : les multiples expériences de l’Église et de l’homme contemporain nous y invitent, tout comme l’exigent les aspirations de cœurs humains, leurs souffrances et leurs espérances, leurs angoisses et leurs attentes. S’il est vrai que l’homme est en un certain sens la route de l’Église – comme je l’ai dit dans l’encyclique Redemptor Hominis, en même temps l’Évangile et toute la Tradition nous indiquent constamment que nous devons parcourir cette route, avec tout homme, telle que le Christ l’a tracée en révélant en lui-même le Père et son amour .
En Jésus-Christ, marcher vers l’homme de manière assignée une fois pour toutes à l’Église dans le cours changeant des temps, est en même temps s’avancer vers le Père et vers son amour. Le Concile Vatican II a confirmé cette vérité pour notre temps. Plus la mission de l’Église est centrée sur l’homme -plus elle est, pour ainsi dire, anthropocentrique-, plus aussi elle doit s’affirmer et se réaliser de manière théocentrique, c’est-à-dire s’orienter en Jésus-Christ vers le Père (La Miséricorde Divine : Dives in Misericordia)…
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