Sauter D’une Relation À L’autre Sans Recul…Erreur Fatale.
En réalité, je n’étais pas guérie de l’intérieur. Émotionnellement, j’étais émiettée et persuadée que je ne pouvais pas vivre seule. Avec du recul, je me rends compte que ma vie n’a été qu’une succession de mauvaises décisions et de mauvais choix.
Quelques mois plus tard, je fis la connaissance de Jean-Paul sur les réseaux sociaux. Célibataire, sans enfant, issue d’une famille polygame et l’ainé d’une fratrie de trois enfants. Parents séparés et en conflit avec son père (qui lui-même était d’ailleurs en conflit avec tous ses enfants). Déjà, ces différents points auraient dû m’alerter. Mais non, j’étais ignorante, mais encore, j’aimais avec mon cœur, mes yeux et non ma tête. Son père était foncièrement contre deux choses :
• Le mariage. Tu peux avoir une femme, vivre en concubinage avec elle, faire des enfants, mais jamais de mariage.
• Les mères célibataires.
La seule personne que mon ex-beau-père aimait, était lui-même. Il a eu de nombreuses femmes et n’en a épousé aucune. Caractéristiques principales : la colère et la rancune. Il ne m’a jamais aimée. S’il devait choisir pour son fils, ce ne serait certainement pas moi : parce que j’étais une mère célibataire. Mais moi, ce n’était « jamais sans ma fille ». Dans la mesure du possible et durant toute ma relation avec son fils, j’ai toujours pu garder mon calme. Ma force réside dans le fait que je ne parle pas beaucoup.
J’observe, je comprends, et je reste calme. Beaucoup de mères célibataires sont stigmatisées, du fait d’avoir des enfants en étant célibataires.
Devenir mère célibataire est une situation que l’on ne choisit pas forcément. J’ai vu ma mère faire tous ses enfants à un seul homme, mon père, et ce, malgré les difficultés. Aucun mariage n’est facile. Mon paradigme était donc celui-là : avoir mes enfants d’un seul et même père. Mais les circonstances de la vie m’ont amenée à prendre un tout autre chemin. Suis-je pour autant une mauvaise femme? Suis-je pour autant une lépreuse qu’il faille stigmatiser ? N’ai-je pas droit à croire en l’amour? Doit-on toujours me coller cette étiquette de « Femme ayant fait un enfant, un père » = femme pas sérieuse ?
Je pense sincèrement qu’il faut arrêter de juger sans connaître les vraies raisons des choix d’une personne. Personnellement, je n’ai aucune honte en me présentant à un potentiel « futur », à lui dire que je suis maman de deux princesses, de pères différents. Ou encore à dire que mes parents sont divorcés. S’il veut détaler à cause de cela, il peut le faire. Je ne lui courrai pas après. J’ai appris à m’assumer et avoir deux enfants de pères différents ne change rien en qui je suis fondamentalement : une personne merveilleuse à tous points de vue.
Mon ex-belle-mère par contre, tout le contraire de mon ex-beau-père. Chrétienne catholique ancrée dans le renouveau charismatique, elle avait tout sacrifié pour ses trois enfants. Elle avait beaucoup souffert de son concubinage avec son conjoint.
Si tu veux avoir une idée de ce que sera ta vie en mariage, regarde ta belle-mère, analyse sa vie avec ton beau-père et comment ils ont vécu.
J’ai manqué de discernement. Il aurait fallu que j’observe la vie de mon ex-belle-mère et discerne au travers de l’histoire de sa vie que me racontait son fils, pour comprendre ce que ma vie serait avec Jean-Paul. Mais, j’étais ignorante en ce temps-là.
Nous nous sommes mariés au bout de trois ans de relation. Bien que consciente de tout ce qui n’allait pas (colère, manque de flexibilité, disputes incessantes, manque de confiance), je m’y accrochais, pensant qu’avec le mariage, les choses s’arrangeraient ! Erreur ! J’ai appris à mes dépens que le mariage n’arrange guère les choses, mais, au contraire, les amplifie.
Au finish, qu’est-ce que j’aimais chez cet homme? Sa détermination et son courage à ne pas abandonner. C’est quelqu’un de sincère, même dans ses erreurs. Cependant, un sanguin qui réagit au quart de tour !
Je désirais réellement une vie de couple joyeuse. Mon époux, moi, nos enfants, chez nous… heureux. Je croyais à tort que le mariage rend heureux. Je croyais que toutes mes peines, ma fragilité émotionnelle, mes doutes, mes blessures de l’âme et mes peurs trouveraient solution dans le mariage.
À 33 ans donc, je me suis mariée devant le Maire et le prêtre, trois mois après avoir accouché de ma fille. C’était une célébration sobre, vu les moyens limités que nous avions. Oui! À l’époque, le sexe avant le mariage, la venue d’un enfant hors mariage étaient des situations tout à fait normales pour moi. Je n’ai su qu’il y avait une autre manière de fonctionner que bien plus tard.
Adolescente, je rêvais de faire mes enfants avec un seul homme. C’est ce que j’ai vu ma mère faire, malgré les challenges qu’elle traversait avec mon père. Par contre, je ne rêvais pas de mariage, de longue robe blanche et tout ce qui va avec. Mes parents n’étaient pas mariés au vrai sens du terme. Toute la symbolique et les réelles valeurs du mariage ne m’étaient pas familières. Le plus important pour moi : être indépendante financièrement, pouvoir m’occuper de mes enfants, bâtir une relation stable avec mon conjoint. Rien de plus.
Lorsque Jean-Paul se proposa de m’épouser, je n’y trouvai pas d’inconvénients, bien que je fusse consciente de ce qui n’allait pas. Ce « OUI » à la mairie et à l’église, le 26 avril 2014, deviendra la pire et la plus irréfléchie décision que j’ai prise de toute ma vie. Un véritable os au travers de ma gorge, de mars 2016 à juillet 2021.
La réalité est que je suis entrée dans cette spirale sans aucune véritable connaissance du mariage, ni de mes rôles et attributions dans cette Institution à la fois familiale, légale, mais surtout divine qu’est le mariage. L’ignorance détruit et j’ai failli y passer.
Familiale, parce que le mariage est l’union de deux familles, et donc de quatre entités familiales. Légale, parce que le mariage est validé par l’Officier d’état civil. Et divine parce que le père du mariage, c’est Dieu, et non les Hommes. Cette information, je ne l’ai eue et comprise que bien plus tard.
Pour devenir médecin, l’on fait au moins sept ou dix ans d’études. Pour être ingénieur, au moins quatre ans, mais pour entrer dans le mariage, on fait dix jours de cours pendant lesquels l’on survole les principes divins du mariage qui ne sont pas vraiment enseignés. À cette période de ma vie, j’étais une femme avec une estime et une confiance en moi au plus bas.
Je n’avais pas de repères. Je suis rentrée dans ce mariage, complètement aveugle et la suite était prévisible. Mes parents ont fini par divorcer, avec toute la guéguerre que cela comporte non seulement pour eux, mais aussi pour nous les enfants. Je pensais que je ne pourrais pas vivre seule et m’en sortir seule. Je ne connaissais pas mon identité… Normal, je n’en avais pas, ou du moins celle que j’avais était truquée. Falsifiée par les vicissitudes de la vie, les échecs sentimentaux, les déchirures familiales, la peur du lendemain.
Le drame lorsque l’on ne sait pas qui l’on est, est justement que l’on prend tout, accepte tout, parce que persuadé que c’est ce à quoi l’on a droit, ce que l’on mérite. ERREUR !
Une femme qui rentre dans un mariage sans connaître quelle est son identité est une bombe à retardement, pire que celles de Nagasaki et d’Hiroshima. Non seulement je ne connaissais pas ma vraie identité, mais pire, je ne connaissais ni le propriétaire du mariage, encore moins sa notice.
Une autre catastrophe : je ne savais pas où me conduisait cet homme que j’allais épouser. Lui-même aveugle de son état. Deux aveugles qui décident de se mettre ensemble sans guide.
Quelle ruine !!! Quel gâchis ! Ma santé émotionnelle était très fragile et je n’avais aucune maturité spirituelle. C’était exactement l’état dans lequel je me trouvais.
Aujourd’hui je peux en parler avec détachement et sans émotion. J’ai appris de mes erreurs et surtout, je me suis pardonnée mes bêtises dues à mon ignorance. La méconnaissance des principes du mariage m’a coûté extrêmement cher, très cher!
Ce texte est un extrait du livre « Comment j’ai surmonté un divorce et repris ma vie en main » écrit par Flore DJINOU.
Nous vous invitons à lire l’article suivant « UN MARIAGE D’ILLUSIONS ET D’IGNORANCE« .
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