SE PARDONNER.
Pourquoi le pardon en dernier point. Une blessure prend du temps à cicatriser. Les événements souvent à l’origine remontent à des années, dans le cas de la blessure du rejet en particulier. Honnêtement, ce n’est qu’en ayant compris ce qui se cachait derrière la blessure du rejet que je me suis autorisée à me pardonner, pour pardonner les personnes qui étaient en cause. Mais la plus grande part me revenait d’engager ce processus. Nous savons tous que le pardon est plus simple à exiger qu’à accorder. Mais c’est libérateur.
Il y a une autre méthode que j’ai fini par adapter en fonction des situations où j’expérimente le rejet, c’est la méthode de la ”pierre grise” (Grey rock en anglais) développée par le psychologue américain, W. Keith Campbell. L’image d’une pierre est parlante, elle est immobile et elle accueille aussi les chocs, sans être elle-même ébranlée. Cela demande de la résilience, de l’indulgence et une certaine maturité, car en réalité, le rejet, lorsqu’on le vit, sur le moment, la tendance naturelle est de riposter.
La stratégie de la pierre grise vise à dissoudre toute velléité de conflits. Cela est souvent interprété comme de la lâcheté, de la faiblesse, mais cela s’avère au contraire salutaire. Elle s’inscrit pour ainsi dire dans une démarche pacifique. Toute manifestation de rejet n’appelle simplement pas de réaction, au risque d’envenimer le contexte dans lequel elle intervient. J’ai appris jusque-là que les épreuves rendent sage et mature. Et par expérience, j’ai réalisé qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir.
J’ai appris à faire des micros-bilans lorsque je suis confrontée à des situations de rejet, que je sois en cause ou non. Cela permet de prendre du recul et de la hauteur. Vous devez comprendre que la guérison est un long processus qui passe dans un premier temps par l’échange et l’écoute. Je l’ai compris lorsque j’ai été suivie en thérapie. J’ai eu besoin durant les périodes sombres, par lesquelles je passais, de me confier, mais face aux diverses expériences qui m’ont poussé à l’isolement, par peur du regard des autres et surtout de la honte, je n’étais en mesure de m’ouvrir à aucune option, car j’étais dans l’incapacité de les accueillir sainement par manque de maturité. J’étais trop blessée.
Ce n’est qu’après avoir touché le fond que certaines options se sont manifestées de manière plus réfléchie. Elles m’ont progressivement amené dans le chemin de ma guérison. Est-ce à dire qu’il faille forcément toucher le fond pour y parvenir ? Je parle de ma propre expérience, donc cela n’engage que moi et ce ne sera certainement pas le cas pour tout le monde. Quoi qu’il en soit, mon conseil salutaire, n’attendons surtout pas de toucher le fond. Verbalisons notre douleur.
L’un des moyens d’expression que l’on a tendance à refouler, ce sont les larmes. Mon conseil, ne les refoulez pas. Vous êtes fait de chair, de sang et d’eau… Évacuer les eaux usées ! Ma démarche, au travers de ces quelques chapitres, s’appuie entre autres sur la mission bienveillante de vous aider à vous défaire des “liens “ qui vous garrotent l’âme et asphyxient votre destinée…
Ce texte est un extrait du livre « INÉBRANLABLE ! Rompre et guérir des schémas destructeurs de la blessure du rejet » écrit par Jennifer SYLAIRE.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “LES MÉCANISMES COMPLEXES DERRIÈRE LE REJET “.
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