Je «calculais» aussi un gars qui avait commencé à embrouiller mon cerveau depuis le pays avant de partir pour les Etats Unis d’Amérique. «Je vais venir te chercher ou alors, on va s’organiser pour que tu me rejoignes.» Et la naïve que j’étais en amour y a cru pendant un moment. Il était même venu se présenter chez mes parents. Novelas, quand tu nous tiens par le cerveau, ça fume la moquette! Mon père ne l’avait pas trop apprécié, il trouvait que c’était un faux gars. Je ne «gérais» même pas mon père. « 

Personne ne m’aime ici, vous ne voulez pas mon bonheur, je vois ça. Bon, vous ne voulez plus les petits enfants ? Je ne vous comprends plus à la fin. Vous n’êtes jamais contents, et moi je suis fatiguée, j’ai l’impression que tout me tombe sur la tête, j’en peux plus de tout ça » s’exprimait la célib-à-terre Suzanne de la vingtaine dans le parfait rôle de la victime de service. J’avais trouvé ma taille, du sur mesure. Rires. 

Je me comportais comme une fille qui était déjà arrivée là où elle allait. Il m’appelait madame telle, et moi je répondais fièrement oui Mr mon mari. Wouahhhhh ! Quand on rêve étant endormie, hein, ça donne ça hahahahahaha ! J’avais lu un post une fois sur internet qui a tout de même un peu refroidi mes ardeurs. Le post disait : 

« Jusqu’à ce que vous soyez mariés, tu restes Célibataire :  On vient de se fiancer, tu es célibataire.  Je vis avec mon mec et on à des gosses,… tu es toujours célibataire.  On est ensemble depuis quinze ans,… grosse célibataire.  J’appelle sa mère «Mama », elle, elle t’appelle…célibataire.  Mes gosses l’appellent « papa », une étude prouve que tu es…célibataire.  On a des comptes bancaires communs, c’est vieux tu es …célibataire. Il a pris un crédit à la banque à mon nom, oh tu es stupide et…célibataire ». Ça m’a un peu piqué au cœur. 

Mais, après l’activation des «explications valables », je ne me sentais pas concernée. J’avais mes petites économies, je me suis lancée dans les démarches préliminaires. Je me disais que j’en avais pour un ou deux ans maximum, puis je partirais le rejoindre. Du coup j’avais mis certaines choses en suspens: je n’achetais plus de vêtements ni de chaussures, je ne voulais pas qu’au moment du départ, j’aie trop de bagages, j’avais le minimum à la maison, je savais déjà que je le laisserais à mon frère à mon départ. 

J’allais au boulot, je bossais dur, mais mon plan était déjà tracé. C’est coûteux une démarche d’immigration quand on s’y prend seul avec des moyens pas importants. Je savais qu’il était parti mais je n’avais pas été à l’aéroport pour dire au revoir. Qui allais-je appeler ? Je n’avais aucun numéro d’un membre de sa famille. Il me disait que la relation c’est nous deux, et seulement nous deux. On en parlerait aux siens plus tard vu qu’il était en train de partir. 

Cela me faisait bizarre au début, mais ça m’arrangeait. Le courant passait super bien entre nous. On faisait nos plans d’avenir à deux sans impliquer personne, on était en phase, on avait la même passion pour la musique, la Old School USA qu’on fredonnait souvent ensemble ; on était un peu fous! Mais moi, j’étais bien folle dans ma tête avec beaucoup de «locataires ». Un mois plus tard, j’ai reçu son message qui me disait qu’il était bien arrivé, qu’une fois installé, il m’appellerait. Et si le résultat était positif… J’étais tout le temps fatiguée, constipée, j’avais des nausées. Je me disais : » Hum, l’affaire-ci ? N’est-ce pas ce que je crois qui m’arrive là ? J’ai acheté le test de grossesse et j’ai mis des jours avant de le faire tellement j’avais peur. 

Je me demandais comment j’allais faire ! J’avais plus honte du qu’en dira-ton, de ce que je m’étais promis de ne pas faire. Et mes parents alors qui allaient être soit contents, soit là à demander à voir le père. Je lui avais fait promettre de ne pas dire à mes parents qu’il avait voyagé. Il reviendrait régulariser la situation. Quand je l’ai eu, je lui ai fait part de mes inquiétudes. Il m’a dit que si c’était positif, je devais garder le bébé et m’en occuper. Quoi ? M’en occuper avec des cailloux ? 

J’ai fait le test finalement quelques jours plus tard. C’était négatif. J’ai eu comme un ouf de soulagement, c’était négatif. J’ai refait plusieurs fois le test. Je me suis même dit : « Allez ! On y va pour un check-up général. » La cause de la fatigue, migraine, constipation, nausées était connue : j’avais la typhoïde. Tout mon cinéma là, je l’avais fait gratuit, même la bande annonce en mode Teaser sur YouTube, n’existait pas. 

Je me suis toujours donné pour principe de faire un enfant et de l’élever avec le père de l’enfant dans un cadre légal. J’ai vu beaucoup de femmes célibataires, avec des enfants abandonnés par le père, galérer tellement que cela m’a énormément choquée. Je continuais d’y croire et même lorsque j’avais le sentiment de faire du forcing pour avoir son attention, un coup de fil sur Skype, une conversation régulière, bref une relation à distance soutenue à laquelle je pouvais m’accrocher pour attendre, je me sentais de plus en plus malheureuse, en insécurité, je me mettais alors la pression et je lui en mettais à fond aussi. 

J’écrivais de longues lettres ; je ne savais pas encore que je m’exerçais pour devenir auteure plus tard. Rires. Le silence radio était de plus en plus long, je guettais sa moindre connexion, dans l’espoir que le gars me prêterait un peu d’attention. J’en recevais un peu de temps à autre, mais sur des intervalles et des périodes de silence de plus en plus longs. J’en souffrais, moi qui m’étais dit que le tour-ci était le bon. 

Je sentais au fond de moi que ce n’était pas ça, je restais aussi dans mon coin et je me concentrais sur le travail. Mais lorsqu’il refaisait surface, tout de suite une lueur d’espoir renaissait et je recommençais de nouveau à croire que c’était possible. Plus le temps passait, plus je commençais à y croire de moins en moins, la pression familiale montait. Moi-même, je ne me laissais pas tranquille, je me mettais la pression de plus en plus. 

Je me rendais alors à l’évidence que j’étais seule dans une relation à deux, mais à la différence que c’était dans ma tête, pas dans la réalité. J’avais donc « enlevé mon cœur » pour dire que je m’étais complètement désintéressée de ce mauvais film où l’actrice meurt au milieu du film…

Ce texte est un extrait du livre  » Belle, Intelligente et … Célibataire ?  » écrit par Suzanne KWEDI.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “ L’étape Du Mode Victime Activée… 

Voulez-vous avoir plus de ces livres gratuits? Rejoignez-nous

Relation-À-Deux. Relation-À-Deux. Relation-À-Deux.

Comments (0)


Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas publié. Required fields are marked *