« La peur fait de réaliser ce qui nous effraie. »  VIKTOR FRANKL

Pratiquement tout le monde a entendu parler des frères P. Wright, ces mécaniciens de bicyclettes qui ont été pionniers du vol motorisé piloté au début du xx* siècle. Les circonstances qui entourent le premier vol d’Orville et Wilbur Wright, le 17 décembre 1903, sont des plus intéressantes. (C’est une histoire qui illustre sans conteste l’art de vaincre l’adversité). Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’avant ce jour, les frères Wright, des inconnus sans diplôme universitaire, n’étaient pas les leaders du domaine de l’aviation. On ne soupçonnait même pas leur existence et on s’attendait à ce que ce soit quelqu’un d’autre qui fasse voler le premier avion.

Il s’agissait du Dr Samuel P. Langley, un ancien professeur de mathématiques et d’astronomie très respecté, et qui était à cette époque le directeur de la Smithsonian Institution. Le docteur Langley était un penseur accompli, un homme de sciences et un inventeur. Il avait publié plusieurs ouvrages importants sur l’aérodynamique, et il avait élaboré une théorie sur la façon de faire voler un avion. En fait, du milieu à la fin des années 1890, il avait procédé à des expériences très poussées avec de grands modèles téléguidés et il avait obtenu des résultats très concluants.

MISSION: RÉUSSIR

En 1898, Samuel P. Langley s’était adressé au ministère de la Guerre des États-Unis et avait sollicité une subvention pour concevoir et construire un avion qui serait piloté par un être humain. Le ministère lui a octroyé 50 000 $, une somme colossale à l’époque. Samuel P.

Langley s’est aussitôt mis au travail. En 1901, il avait testé avec succès un appareil plus lourd que l’air et doté d’un moteur à essence. C’était une première dans l’histoire. Et lorsqu’il a recruté Charles Manley, un ingénieur qui avait conçu un moteur puissant et léger à partir des plans de Stephen Balzar, sa réussite semblait inévitable.

Le 8 octobre 1903, le docteur Langley espérait voir l’aboutissement de toutes ses années de travail. Alors que les journalistes et les curieux attendaient impatiemment, Charles ManJey, vêtu d’un blouson doublé de liège, a traversé le pont d’une péniche et est monté à bord de l’appareil qui avait été baptisé le Great Aérodrome. L’appareil était perché sur une catapulte spécialement conçue pour propulser l’aérodrome. Mais lorsque le lancement a été tenté, l’aérodrome est resté coincé et l’avion a été projeté dans l’eau à près de 5 mètres de profondeur, à peine à 45 mètres du bateau.

Samuel P. Langley a fait l’objet de critiques cruelles. Prenez par exemple connaissance de cet article paru dans Le New York Times:

«Le ridicule fiasco qui a couronné l’essai de navigation aérienne au moyen de l’appareil conçu par Samuel P. Langley n’est pas une surprise. La machine volante qui volera vraiment sera le résultat des efforts conjugués de mathématiciens et de mécaniciens d’ici un à dix millions d’années… ne fait aucun doute que le sujet en passionne certains, mais le commun des mortels estime que tous ces efforts pourraient être mieux canalisés.

CONFRONTÉ À L’ÉCHEC

Au début, Samuel P. Langley ne s’est pas laissé décourager par l’échec et les critiques qui ont suivi. Huit semaines plus tard, au début du mois de décembre, Charles Manley et lui étaient prêts à procéder à un autre essai. Ils avaient apporté d’innombrables modifications à l’Aérodrome, et Charles Manley a une fois de plus grimpé dans la carlingue, prêt à écrire une nouvelle page de l’histoire.

Mais la catastrophe était encore une fois au rendez-vous. Le câble qui soutenait les ailes de l’appareil a cédé au moment du décollage, l’avion a dérapé sur la rampe de lancement et a plongé dans la rivière, comme un tête-à-queue. Charles Manley a presque perdu la vie dans cet accident.

Encore une fois, les critiques ont été sévères. On a baptisé le Great Anodrome de Samuel P. Langley «La folie de Langley», et son concepteur a été accusé de dilapider les fonds publics. Le commentaire suivant est paru dans le New York Times: «Nous espérons que le professeur Langley ne mettra pas davantage en péril sa grande réputation d’homme de science en continuant à perdre son temps et à dilapider de l’argent avec de telles expériences. » Et il ne l’a pas fait.

Samuel P. Langley a dit par la suite: «J’ai mené à terme les travaux que je devais réaliser, c’est-à-dire l’aspect pratique du vol motorisé. Pour ce qui est de la prochaine étape, soit les applications pratiques et commerciales, il est probable que le monde doive chercher ailleurs.» Autrement dit, Samuel P. Langley a baissé les bras. Vaincu et démoralisé, il a abandonné des recherches qu’il avait menées pendant plusieurs dizaines d’années sans jamais voir l’un de ses projets couronné de succès. Quelques jours plus tard, Orville et Wilbur Wright, deux hommes sans éducation, inconnus et non subventionnés, ont fait voler leur avion baptisé : «Flyer I» au-dessus des dunes de sable de Kitty Hawk, en Caroline du Nord.

DEUX PERSPECTIVES

L’auteur J.L. Packer affirme: 

«Un moment de triomphe nous fait penser que plus rien n’aura jamais d’importance; un désastre nous fait croire que c’est la fin de tout. Mais aucun de ces sentiments n’est réaliste, car aucun de ces événements n’est vraiment tel que nous le sentons.»

Les frères Wright ne se sont pas assis sur leurs lauriers. Leur exploit de ce jour de décembre 1903 ne leur a pas fait croire qu’ils atteint leur but ultime. Ils ont continué à faire des expériences et à travailler, et le public a fini par reconnaître leurs réalisations.

Contrairement à eux, le docteur Langley a laissé un moment désastreux lui faire croire que tout était terminé. Il a abandonné ses expériences. Deux ans plus tard, il a été victime d’un accident cérébro-vasculaire et il est décédé l’année suivante. Aujourd’hui, alors que même les jeunes écoliers ont entendu parler des frères Wright, seuls quelques mordus de l’aviation se souviennent de Samuel P. Langley.

LORSQUE L’ÉCHEC VOUS TOUCHE DROIT AU COEUR

Ce qui s’est passé dans la vie du professeur Langley se passe également dans la vie d’un trop grand nombre de gens aujourd’hui. Ils permettent à l’échec de miner sur le plan émotionnel le meilleur d’eux-mêmes, et cela les empêche de concrétiser leurs rêves.

Regardons les choses en face. L’échec peut être très douloureux – quelquefois physiquement et plus souvent émotivement. Le fait de voir s’écrouler une partie de ses rêves peut faire très mal. Et c’est encore pire si la personne qui a échoué se sent ridicule aux yeux d’autrui. 

« La première étape importante pour surmonter l’échec est d’apprendre à ne pas en faire une affaire personnelle», et de comprendre que l’échec ne fait pas de vous un perdant. Mais ce n’est pas tout. Nombreux sont ceux chez qui la douleur de l’échec se transforme en peur de l’échec. Et ils deviennent comme celui qui dit: «Je suis trop grand pour pleurer, mais rire fait trop mal. » C’est à ce moment-là que de nombreuses personnes s’enferment dans le cycle de la peur. Et une fois que la peur les a submergés, il leur est pratiquement impossible de vaincre l’adversité…

Ce texte est un extrait du livre « Vaincre L’adversité: Comment Se Servir De Ses Erreurs Comme D’un Tremplin Vers Le Succès » écrit par John C. Maxwell

Nous vous invitons à lire l’article suivant “Quittez L’autoroute De L’échec“.

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Trop Grand Pour Pleurer, Mais Rire Fait Trop Mal.

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