
La disparition mystérieuse : entre soupçons et révélation.
Calme-toi, Mikhaïl. Il doit y avoir une explication.
— Tu étais au courant ? cria-t-il. Elle t’avait informé de son plan et tu me l’as caché ?
– Mikha, une fois de plus, je te demande de te calmer! Parce que ce que tu racontes n’a aucun sens ! Premièrement, je ne suis au courant de rien, et deuxièmement tu ne peux pas affirmer qu’elle t’a quitté.
— Je ne comprends pas comment elle peut abandonner son foyer, son mari, de la sorte.
– Mikha ! Elle est peut-être sortie acheter de quoi préparer le petit déjeuner… Ou faire une course rapide ! L’as-tu appelée?
— Elle s’est enfuie, je te dis. Elle a laissé son portable à la maison, de même que son sac.
– Sérieux ?! Et tu n’as pas l’impression que ce serait étrange qu’elle décide de partir en laissant derrière elle ses affaires importantes ? Tu as bien examiné toutes les pièces de ton château ?
Mikhail essuya la sueur de son front. Il se rassit sur le rebord de son lit et respira profondément afin de retrouver un semblant de calme et de maîtrise de soi qui lui échappaient depuis quelques minutes.
– Toutes les pièces, Ed. Maintes fois.
— Et ses valises ? Les a-t-elle emportées ?
– C’est anormal, en effet, dit-il se levant dans la direction de son dressing. Toute sa toilette semble intacte. Son set de valises n’a pas non plus bougé. Il est toujours rangé dans son armoire.
-— Tu vois ? Je suis persuadé qu’il y a une explication rationnelle à tout cela. Elle est peut-être bloquée sur le plateau devant ta porte avec des croissants dans les mains.
– La porte est toujours fermée de l’intérieur… Je ne comprends pas.
Édouard pouffa de rire.
— C’est toi qui refuses de comprendre. Tu vois bien qu’ils n’ont pu aller nulle part. Je t’ai toujours dit qu’un jour tu retrouveras un cadavre dans ton labyrinthe d’appartement, tellement il est immense. Sandrine doit être avec Tony quelque part, dans votre duplex royal, en train de prendre lair.
– Prendre l’air ! Mais oui bien sûr. Je n’ai pas vérifié le rooftop. Il courut vers les escaliers pour s’y rendre.
— Eh ben voilà! Tu leur passeras mon bonjour. Je dois te laisser. Il faut que j’aille trouver laquelle de mes fenêtres j’ai laissé ouverte pour la fermer. Il y a un tel vacarme ici dans ma rue. Probablement dû à une manifestation. C’est incroyablement infernal.
Ce dernier commentaire d’Édouard intrigua Mikhail qui ne put s’empêcher d’y voir une similitude avec ce qui se passait dans son quartier parisien. Mais il raccrocha, pressé d’arriver sur le toit. L’accès à la grande terrasse commune de l’immeuble se faisait via le mini vestibule privatif derrière la longue salle à manger. La porte vitrée menant vers l’extérieur était effectivement restée ouverte. Ils étaient forcément à l’extérieur.
Pendant qu’il s’apprêtait à pousser les battants de la porte, une odeur inhabituelle le captiva. La pièce sentait le tabac. Personne dans la maison ne fumait. Sandrine, tout comme lui, avait totalement arrêté la cigarette et l’alcool. Il s’était d’ailleurs, depuis, engagé dans la lutte contre le tabac en prônant la nécessité de prendre soin de sa santé et de pratiquer une activité physique. Il ne buvait du champagne qu’en occasion de fête.
Il inspecta attentivement son alentour et découvrit à côté du fauteuil dans l’angle, un ancien cendrier de Sandrine exhibant un cigare entamé. En raison de son état et de l’odeur ambiante, il était évident que son propriétaire l’avait fumé dans la pièce quelques heures plus tôt. La qualité du cigare témoignait de l’opulence du fumeur.
Son sang ne fit qu’un tour. Il pensa instantanément à l’invité surprise de la veille. Il n’avait pas pris soin de demander à Sandrine qui était là au diner d’anniversaire, jugeant que c’était superflu. À présent, ses pensées se bagarraient au-dedans de lui, hanté par le désir consumant de savoir qui était le richissime intrus venu dans son domicile en son absence. Il était évident que cette fois-ci, ça ne pouvait pas être le prêtre ou le pasteur. « Ils sont certainement sur la terrasse », pensa Mikhail.
Il ouvrit la porte vitrée de la terrasse, prêt à en découdre.
************
Mikhail bondit sur le sol en bois massif du rooftop, comme un animal à la poursuite de sa proie. La chaleur extérieure de cette chaude matinée d’été provoqua un contraste avec la fraîcheur intérieure du mini vestibule. Le bruit du tumulte extérieur s’était accru et envahit ses tympans. Il n’y prit point garde, son regard prospectant les différents coins du splendide rooftop.
Il était l’un des plus prisés de la capitale. Il donnait une vue imprenable sur la Ville Lumière du haut de ses cinq étages. Sa pergola nappé d’une toile d’hortensias procurait à l’endroit la sensation d’un luxuriant jardin au cœur de la ville. Mikhail y avait un accès privatif depuis son appartement.
Seuls ses deux voisins du dernier étage partageaient avec lui l’accès à cet endroit. Le jacuzzi était à découvert, ce qui laissait présager qu’il avait été utilisé récemment. Mais aucune trace de Sandrine, ni de Tony. Il sillonna à vive allure les deux cents mètres carrés que couvrait la terrasse, mais ne détecta aucun signe de vie, ni même d’indices pouvant laisser croire qu’ils y étaient passés.
L’angoisse saisit à nouveau le cœur de Mikhail. Il avait scruté la maison sous tous les angles, sans les trouver. Il s’essuya une nouvelle fois frénétiquement son front empli de sueur et s’accouda à la rambarde. Il jeta un coup d’œil discret par-dessus cette dernière se surprenant à vérifier si Sandrine ou Tony ne l’avaient pas franchie, et ne s’étaient pas écrasés au sol. Il ne croyait pas réellement à une telle hypothèse. Mais son esprit avait juste farouchement besoin de réponses, aussi absurdes qu’elles eussent pu être.
Toutefois, le spectacle dont il était témoin le troubla. Un certain nombre de personnes courait dans tous les sens. « Y a-t-il un marathon ce matin? Ou une manifestation improvisée? », pensa-t-il. La perspective panoramique que lui offrait son rooftop sur le quartier, lui accorda une meilleure appréciation de la circulation autour de son immeuble. La collision des deux voitures en bas de chez lui n’étaient qu’une parmi une dizaine d’autres. Les forces de l’ordre et les pompiers qui œuvraient avec acharnement se révélaient être trois fois plus nombreux que tout à l’heure. Mikhail en oublia, le temps d’un instant, son angoisse, sonné par ce spectacle peu commun.
— C’est quand même fou ce raffut matinal !
Mikhail bondit et faillit trébucher en se retournant.
– Oh désolé, cher voisin. Je ne voulais pas vous faire peur.
— Non ! Ne le soyez pas monsieur Begler. Je ne vous avais juste pas entendu…
– J’imagine bien, Mikhail. Avec tout ce boucan, il n’est pas évident de s’entendre correctement. Et moi qui voulais profiter du jacuzzi dans le calme. Vous avez vu tous ces accidents en bas ?
Mikhaïl lui signifia son approbation d’un signe de la tête tout en portant son regard vers le trafic autour de l’immeuble.
Monsieur Begler se rapprocha de lui et fit de même. À l’aide de sa serviette de bain, il estompait constamment son torse nu, mouillé par la sueur.
— Je vais vous dire, Mikhail. Cela fait soixante-deux ans que je vis dans ce quartier et je n’ai jamais vu ça !
– C’est un bien étrange spectacle, effectivement.
— Mais je sais ce que c’est moi. Je le sais.
– Vraiment ?….
Ce texte est un extrait du livre « ILS SONT PARTIS » écrit par Teddy NGBANDA.
Nous vous invitons à lire l’article suivant “À la vue de Tony : une quête désespérée dans le chaos“.
AVC, Paralysie, Pied Bancal, Hanche et Colonne Vertébrale : Restaurés et Redressés. Alors que tout semblait figé, elle a vécu une guérison instantanée quand nous avons prié pour elle. Découvrez le témoignage complet sur YouTube (cliquez ici) ou en version AUDIO (cliquez ici).. Vous ou vos proches êtes challengé(e)s par des maladies? Inscrivez-vous et nous allons prier pour vous.
La disparition mystérieuse. La disparition mystérieuse . La disparition mystérieuse.
La disparition mystérieuse. La disparition mystérieuse. La disparition mystérieuse. La disparition mystérieuse.
Comments (0)