LE TRAVAIL ENTRE CHRÉTIENS.
C’est peut-être un point qui peut surprendre, mais c’est une erreur d’administration courante que d’embaucher des chrétiens. Je ne parle pas ici « d’embaucher » des chrétiens qui soient des responsables spirituels, comme des pasteurs ou des chantres, mais d’embaucher ou de faire travailler des chrétiens non professionnels dans le domaine de la construction ou de la rénovation par exemple, pour économiser de l’argent. Il est vrai que parfois, l’argent sera économisé, mais les gens seront perdus.
Non seulement le chrétien embauché devrait être un professionnel, mais on devrait se renseigner sur ses réelles capacités. Aussi, si un contrat clair n’est pas signé avec l’entrepreneur, on va droit aux problèmes. En effet, par expérience, lorsqu’un problème survient avec un contrat qui a pourtant été signé en bonne et due forme, l’église est quand même souvent lésée. Alors, c’est certain : une entente verbale n’est pas suffisante !
Quand viendra le problème, sur quoi s’appuiera notre argumentaire ? Les : « Ah oui j’avais dit », « Ah non tu avais dit », « Non j’avais bien entendu », ne règleront rien. Attention de ne pas vivre ce que les Corinthiens ont expérimenté :
“Au contraire, un frère est en procès contre un frère, et cela devant des incroyants !” 1 Corinthiens 6:6
J’ai toujours trouvé cela formidable de travailler entre chrétiens. Il y a près de 15 ans, j’aurais voulu créer un site internet qui aurait répertorié les experts chrétiens des différents secteurs d’activités. Il serait superbe de connaître les professionnels chrétiens de sa région. J’aime aller manger dans des restaurants tenus par des chrétiens. Mais il y a une différence entre un repas au restaurant, et rénover un bâtiment d’église.
J’ai tellement vu et entendu des problèmes naître parce que, pour être gentil ou pour économiser, on a voulu « travailler entre chrétiens ». Parfois, le chrétien embauché met tout son cœur à l’ouvrage, mais il n’est pas performant et il manque d’expérience. Le responsable d’association se trouve alors dans une situation compliquée : va-t-il demander au chrétien engagé de refaire tout le travail et d’assumer lui-même les coûts liés aux réparations ?
Malheureusement, plusieurs pasteurs ne veulent plus travailler avec les chrétiens parce qu’ils ont eu affaire à des chrétiens moins bons et moins excellents que les autres, et cela a créé des problèmes, ou tout simplement, parce qu’il est beaucoup plus difficile de gérer relationnellement des imprévus avec des gens de la maison. Et si le responsable demande une réparation ou un remboursement du préjudice subi, ne sera-ce pas souvent la naissance d’un malaise relationnel ? Et si l’église n’a finalement plus les fonds ? Ou si les deux personnes se sont mal comprises sur le projet ou les termes du contrat ? Et si… et si… et si…!
Travailler entre chrétiens, oui, mais après une discussion et l’établissement d’un contrat clair, et en ayant conscience du risque qui incombe à une telle embauche (ou prestation)…
Ce texte est un extrait du livre “Walk in Love 2” écrit par Jérémy Sourdril.
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