PRATIQUER LA CONSÉCRATION.
Il y a dans certains endroits des pensées appuyées sur une mauvaise intelligence de la consécration. D’aucuns l’envisagent comme simplement du temps passé, couché sur un tissu quelconque étendu sur le sol, une prière dite de consécration ou un temps de jeûne. Se coucher sur le sac pour passer du temps dans la prière n’est pas déconseillé. C’est recommandé de jeûner et/ou de s’isoler quelque temps pour être avec le Seigneur.
Toutefois, s’adonner à tout cela ne fera pas de l’homme ou de la femme d’Église un chrétien consacré, s’il n’a pas reçu la foi au Fils de Dieu, la seule qui dispose vraiment au renoncement au monde et à ses œuvres, et au renoncement à soi-même pour marcher sur ses traces. Il demeurera un pratiquant aveugle dont l’esprit et le fanatisme religieux emporteront loin du Seigneur.
La véritable consécration enlève son caractère ordinaire ou commun à tout objet ou toute personne consacrée. Il s’agit d’une séparation, d’une sanctification et d’une élévation. C’est passer d’un ordre à un autre qui lui est supérieur en vue de servir un autre but. Celui qui est consacré est donc distingué, séparé, saint et élevé au-dessus…
Tout véritable chrétien a antérieurement été consacré, c’est-à-dire considéré comme séparé et saint par le Seigneur lui-même, avant d’avoir été appelé. Néanmoins, son appel une fois reçu vise en premier lieu la sainteté dans sa conduite, étant la seule bonne façon de répondre à la vocation de Dieu. Il est écrit :
« Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite. » 1 Pierre 1 v 15
C’est faux de croire que notre sainteté est seulement par position en Christ. Il nous est demandé de renoncer aux œuvres mortes, de ne plus marcher comme les païens qui marchent selon la vanité de leurs pensées, de ne pas nous livrer dans des débordements de débauches… en somme, de pratiquer la sainteté. Le Fils de Dieu qui connaît mieux que nous tous la volonté du Père pour nous a dit :
« soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » Matthieu. 5 v 48).
La consécration du chrétien commence lorsqu’il reçoit la parole du Seigneur, y place toute sa confiance, et s’engage à la mettre pleinement en pratique, quel qu’en soit le prix. Il se sait d’un autre Royaume et non du monde, quoiqu’il y vive pour un peu de temps. Étant dans le monde, il vit selon le Royaume de Dieu. Le chrétien consacré a renoncé au monde et à tout ce qu’il pourrait offrir, encore que pour cela il doive souffrir ou mourir.
La consécration du chrétien est visible dans le nouveau but qu’il poursuit, la nouvelle cause qu’il défend, sa nouvelle espérance et la nouvelle discipline qu’il pratique dans sa nouvelle famille : le tout, avec l’obéissance totale à Dieu, au-dessus de sa propre vie. Ayant reçu la paix du Seigneur, il rejette celle du monde dont il est convaincu de la fausseté. Portant en lui la vie de Dieu par Jésus-Christ, il ne cherche pas à conserver sa vie dans ce monde.
C’est pourquoi il n’est pas effrayé à l’idée de subir des outrages ou de mourir pour le Nom du Seigneur. Se sachant héritier de Dieu et cohéritier de Christ, et ayant par conséquent la pleine assurance de posséder toutes choses dans le Royaume de Dieu à venir, des choses que l’homme n’a point vues, ni entendues, ni imaginées ; il endure pour sa foi la perte de ses biens, la faim, la soif, la nudité et toute autre forme de privation avec patience et joie, glorifiant son Seigneur.
Un chrétien consacré ne se venge pas lui-même, car sa vie ne lui appartient pas. À son Dieu et Père seul appartient toute vengeance. Il attend avec patience la venue du Royaume de Dieu dans lequel son droit de fils de Dieu lui sera pleinement accordé. Pendant les premiers mille ans de règne avec le Seigneur Jésus, armé de sa verge de fer, il paîtra les nations et possédera le monde (Apocalypse 2 v 26, 27 ; 5 v 9, 10 ; 20 v 4).
Un chrétien consacré ne participe pas aux manifestations populaires destinées à soutenir ou à renverser un gouvernement. Il a son opinion, mais aucune position politique radicale. Il laisse le monde gérer ses propres affaires, et lui-même prie pour son entourage et fait du bien à tous, en étant un modèle de justice et d’amour.
Il console les affligés, accueille les déshérités, donne à manger aux affamés… sans se soucier de leur origine, de leur appartenance ou de leur point de vue. Son Seigneur se soucie des plus faibles, il le fait pareillement. Un chrétien consacré place la volonté de Jésus-Christ en premier, et fait siennes ses priorités.
Le chrétien consacré pratique évidemment la discipline spirituelle de la prière, du jeûne et des veilles. Il lit et médite quotidiennement les écrits apostoliques et prophétiques pour s’instruire et connaître la volonté du Seigneur, et ne s’en détourne pour rien au monde. Il demeure soumis et honore ses conducteurs pour qui il prie constamment, et avec qui il partage ses biens temporels pour qu’ils aient de quoi se nourrir eux et leurs familles, et n’aient pas à s’en inquiéter, ce qui n’avantagerait nullement le chrétien.
Le chrétien consacré place les intérêts du Corps de Christ auquel il appartient en priorité par rapport aux siens. Il ne blesse pas les frères, mais les encourage et les soutient dans leurs faiblesses de sorte que nul ne se prive de la grâce de Dieu ni ne s’égare par une mauvaise conduite. Il cherche par-dessus ce qui lui plairait lui-même ce qui contribue à l’édification du plus grand nombre.
La consécration du chrétien se vérifie aussi dans sa gestion du temps. Les nombreux systèmes d’influence de ce monde, étant des canaux de séduction, servent entre autres à occuper les hommes par toutes sortes de programmes qui n’aident en rien, à part à les retenir dans la servitude, loin du Seigneur.
Par les arts, divertissements et cultures, dont la musique, qui elle-même promeut la corruption, les débauches et le satanisme, et les compétitions sportives, l’attention de la quasi-totalité des humains leur est prise sans leur consentement réfléchi, étant séduits. Ils se sont vu imposer tout un planning dont ils ignorent tout, jusqu’à l’existence et l’origine.
Un chrétien consacré entretient son cœur et son esprit par la parole de Dieu, par des hymnes et des cantiques spirituels tout en s’affectionnant, non aux choses du monde ; mais à celles qui sont d’en haut où Christ est assis à la droite de Dieu, et qui ne tarderont pas à se manifester pour nous. Il n’est pas interdit qu’un chrétien consacré prenne des loisirs, aille en vacances ou se détende ; mais il choisira toujours sa priorité en fonction du Seigneur, de son combat pour la foi et en vue de se garder pur à cause de l’espérance qui est en lui (1 Jean. 3 v 1-3).
La consécration du chrétien sera également visible dans la gestion de son argent et de ses biens en général. S’il est lui-même consacré au Seigneur et à sa cause, ses possessions le sont pareillement. Aussi ne dilapide-t-il pas, mais distingue avec sagesse la part qui doit être semée et celle qu’il convient de manger ou utiliser pour lui-même.
En effet, Dieu en fournit les deux : de la semence au semeur et du pain pour sa nourriture (2 Corinthiens 9 v 10). La sagesse de Dieu quand il l’habite, le chrétien consacré ne mangera jamais la semence, mais le pain seulement. La semence est la part de possession de chaque saint qui doit être utilisé pour le bien du Corps de Christ, de son œuvre, ou pour l’aumône…
Cette semence est à donner régulièrement, sans tristesse ni contrainte ( 2 Corinthiens 9 v 7), sous forme d’offrandes et de dons ; ou lorsque l’appel est adressé à l’assemblée pour une collecte en faveur d’une cause que les conducteurs croient juste…
Ce texte est un extrait du livre » ÉCLAIRAGES POUR UN MINISTÈRE EFFICACE » écrit par Wiftherlin Léon.
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