LA RELATION TOXIQUE EN AMITIÉ.
Les relations amicales sont semblables à une relation entre frères et sœurs, avec des hauts et des bas. La seule différence c’est que le lien du sang entrant en ligne de compte, les interactions ne seront pas les mêmes qu’en amitié.
Certaines amitiés sont tissées dans des situations d’épreuves, de difficultés. Il faut comprendre qu’il existe d’énormes subtilités à considérer au sein d’une relation amicale. Aussi qualifier une amitié de toxique , exige un ensemble de faits et de comportements de part et d’autre des protagonistes , à bien observer, sur une durée de temps , comme c’est le cas pour les autres types de relations déjà mentionnés.
On dit « que l’amitié, ça s’entretient”. Mais il arrive que le temps passe et un fossé se creuse irrémédiablement. L’être humain s’attache par affinité et aussi par intérêts. Ces derniers ne sont pas toujours détectables au premier abord. Le temps et les circonstances finissent par les éprouver au sein d’une amitié.
Selon certains psychologues, dans les amitiés qui se terminent mal, il y avait dès le début quelque chose de toxique qui était difficilement perceptible, ou totalement ignoré par peur du rejet et aussi à cause de l’attachement. Nous sommes inconsciemment attirés par ce que nous connaissons parce que ça nous rassure.
Un lien pour demeurer, a besoin de sécurité. La confiance en amitié est un peu comme en couple un gage infaillible jusqu’à ce que l’un des deux porte le coup fatal de la déception. Selon certains psychologues, le besoin excessif d’attention , le manque de confiance en soi et une faible estime de soi, sont à l’œuvre dans les relations d’amitié qui deviennent toxiques.
Cela se manifeste en général, lorsque par exemple dans une amitié de longue date il arrive que l’un se marie avant l’autre ou obtient une promotion à son travail, ou une opportunité à l’étranger. Parfois le lien s’étiole avec le temps, parce que les centres d’intérêts changent et la monotonie s’installe.
Par peur de mettre un terme, la relation devient toxique et aussi hypocrite parce qu’on a peur de blesser en disant ouvertement ce qu’on pense. On commence à s’éviter pour ne pas s’affronter. Les habitudes et attitudes changent radicalement. Les confidences se raréfient autant que les appels, les visites…
Quoi qu’il en soit le principe demeure le même, il faut savoir reconnaître que l’amitié est toxique, accepter qu’il n’existe plus grand chose en commun et oser en parler en dépit des conséquences que cela puisse avoir.
La finalité est de permettre à chacun d’avancer libre de toutes culpabilités et charges émotionnelles. Nous sommes conditionnés à la culture du non-dit, la déduction basée sur des spéculations et suppositions souvent erronées, par peur du conflit. Sachant que dans bien des cas cela peut-être aussi un soulagement. Par exemple, il /elle ne m’appelle plus, depuis qu’elle a trouvé son travail, alors que j’ai toujours été là pour elle, ou bien il refait surface, uniquement quand il a besoin de mes services…
L’erreur est que ce mode de comportement génère de vives tensions lorsque les attitudes changent de part et d’autre, et personne n’ose crever l’abcès. Le mieux est de verbaliser cette frustration générée par le changement constaté chez l’autre, sans s’hasarder dans des conclusions hâtives, risquent d’envenimer la situation.
Et enfin il se peut que l’on soit aussi toxique sans le savoir. Une personne bienveillante à l’excès peut devenir nocive. Une personne toxique ne se manifeste pas toujours par des attitudes méchantes, être trop intrusif, trop dépendant, plaintif à outrance, envahissant de tels comportements finissent par agacer notre entourage et les pousser à nous éviter et dans des cas extrêmes nous fuir.
Je l’ai vécu à une période de ma vie où je passais un moment difficile au sein de mon couple, l’incidence des mauvaises émotions que je ressentais, se répercutent sur ma relation avec mes filles. J’avais développé une tendance à la surprotection, petit à petit je devenais toxique autant pour moi que pour elles. Et cela s’est aussi étendu dans ma vie professionnelle. Un effet boule de neige dévastatrice.
Cette atmosphère était générée par ce que je vivais intérieurement. J’ai su vite détecté ce qui n’allait pas, je m’en suis voulu durant des années, mais j’ai remonté la pente progressivement par la prière, le soutien de la famille et de proches par leurs encouragements, leurs conseils et leur bienveillance…
Ce texte est un extrait du livre « Ces Relations Qui Enfantent Ou Qui Avortent Notre Destinée » écrit par Jennifer SYLAIRE, Suzanne KWEDI.
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