Pratiquer la Présence de Dieu
…Mais ce que nous montrent ces deux textes, c’est qu’Abram avait déjà une relation personnelle avec Dieu lorsqu’il habitait en Mésopotamie. Dieu s’était déjà révélé à lui. Dieu lui parlait déjà. Sa foi et sa confiance en Dieu ne sont surement pas nées du jour au lendemain. Mais il a pu expérimenter l’amour et la fidélité de Dieu qui ont fait grandir chez lui la foi et la confiance.
Un peu comme nous. Avoir confiance en Dieu, avoir foi en lui. Ce n’est pas inné. Ca ne nous tombe pas dessus dans un rêve ou une révélation. C’est un apprentissage. Nous vivons, nous expérimentons, parfois même peut-être est-ce que nous testons la fidélité de Dieu et son amour à notre égard. A certain moment nous en sommes convaincus ! Parfois, nous en doutons. Et petit à petit, nous apprenons à nous en remettre à Dieu. A lui faire confiance. A lui obéir même quand nous ne comprenons pas toute la situation.
Si Abram a eu foi en Dieu, s’il lui a obéi et s’il a pu quitter son pays avec confiance, c’est avant tout parce qu’il pratiquait déjà quotidiennement la présence de Dieu et sa relation à lui.
Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Nicolas Herman. C’était un ancien militaire, qui est devenu moine vers 1650 au monastère des Carmes déchaux à Paris, où il a pris le nom de Laurent de la Résurrection. Et il a écrit plusieurs lettres dans lesquelles il parle de sa vie spirituelle. Et lorsqu’il en vient à résumer finalement l’essentiel de la vie spirituelle, voici ce qu’il en dit :
« La seule pratique la plus sainte, la plus commune et la plus nécessaire en la vie spirituelle, est la présence de Dieu ; c’est de se plaire et s’accoutumer en sa divine compagnie, parlant humblement et s’entretenant amoureusement avec Lui, de temps en temps, sans règle ni mesure. »
Je trouve ça extraordinaire, surtout venant d’un moine qui ont la réputation d’avoir une vie spirituelle réglée comme une horloge, avec des prières à heure fixe. Des moines qui quittent tout pour se consacrer à leur vie spirituelle.
Mais lui nous dit que tout ça, ce n’est pas l’essentiel, c’est pas si important. « La seule pratique la plus sainte, la plus commune et la plus nécessaire en la vie spirituelle, est la présence de Dieu ; c’est de se plaire et s’accoutumer en sa divine compagnie, parlant humblement et s’entretenant amoureusement avec Lui, de temps en temps, sans règle ni mesure. »
Ce moine nous décrit en fait ici ce que c’est que de vivre et de développer une relation quelle qu’elle soit. Pratiquer la présence de l’autre. S’accoutumer à sa présence. Se parler humblement avec amour, de manière continue, sans règle ni mesure.
Ce moine nous écrit ici que la vie spirituelle, la relation à Dieu, ce n’est pas une chose inscrite dans un lieu, ou dans des règles, ou dans une manière de faire. Mais la vie spirituelle, la relation à Dieu, c’est notre vie, c’est tout, notre vie de chaque instant. C’est très simplement que partout et à tout moment nous sommes appelés à aimer Dieu, à lui exprimer notre reconnaissance, notre attachement, notre confiance. Pas que dans les grandes choses, mais aussi dans les petites choses du quotidien….
Soyez le premier à donner votre avis sur “Pratiquer la Présence de Dieu”