MOI, ENFANT ADULTÉRINE

Contenue du livre « MOI, ENFANT ADULTÉRINE ».

Introduction 

1. Une enfant devenue précoce malgré elle 
2. Ma petite enfance 
3. Les années de fac 
4. La rencontre avec mon mari 
5. Devenir mère 
6. Mon père, mon amour 
7. Ma mère, chantre de la liberté 
8. Famille recomposée deux fois 
9. L’estime de soi 
10. Colombe, la femme « forte » 

Conclusion 

Remerciements

Extrait du livre « MOI, ENFANT ADULTÉRINE ».

INTRODUCTION 

Qui suis-je ? 

Une question qui a l’air simple mais dont la réponse est tellement importante dans la construction identitaire. Il y a quelques années, je me considérais uniquement comme une enfant, issue d’une relation adultérine. J’étais juste une enfant illégitime. Je dis bien enfant, car on ne devient pas adulte du jour au lendemain. Tout part de là, l’enfance. 

Si vous n’aimez pas les histoires de simples humains qui sont de prime abord chaotiques et qui, en fin de compte, se révèlent extraordinaires, mon livre risque de ne pas vous intéresser. 

Si cependant, vous aimez être enseigné par la vie des autres, mon histoire vous est bien adressée.

1- UNE ENFANT DEVENUE PRÉCOCE MALGRÉ ELLE.

J e m’appelle Colombe, je suis née et j’ai grandi en Côte d’Ivoire. Je suis une jeune femme de 38 ans. Je suis l’épouse de Jonathan et je suis la maman de Yona, une adorable petite fille. J’ai perdu une première fois mon innocence vers l’âge de 7 ans. J’étais une enfant vive d’esprit, joueuse, capricieuse parfois car énormément chérie par son papa. Justement, c’est papa, qui a déclenché ce qui allait m’éteindre pendant des années. 

Un soir, que mon père pour une énième fois partait je ne sais où, en quittant la maison, j’ai osé poser cette question : « papa, où vas-tu chaque soir en prenant ta voiture ? Tu ne dors jamais à la maison ». Il m’a répondu, du moins dans mes souvenirs, d’une réponse qui m’a brisée : « je rentre chez moi ». 

En effet, papa mon amour, mon héros, était marié : ma mère et moi, étions son « deuxième bureau ». En Côte d’Ivoire, l’expression « deuxième bureau » correspond au fait d’aller rejoindre sa maîtresse après le travail, qui est le « premier bureau ». 

Dans tous les cas, je me suis dit, dans ma tête d’enfant, que je devais être bien insignifiante pour que mon papa choisisse de ne pas rester avec moi pour toujours. Je crois que, dès ce jour-là, je me suis transformée en monstre  du perfectionnisme, car je voulais plaire à mon père pour qu’il m’aime fort et demeure avec ma mère et moi. Tout ce que j’y ai gagné, c’est de vivre dans la pression de la performance et de me mettre parfois en difficulté pour faire plaisir. 

La deuxième fois où je suis subitement entrée dans l’âge « adulte », et que j’ai !ni de perdre mon innocence, j’avais 11 ans. Ma mère m’avait dit qu’elle partait en vacances en France. 

En fait, elle avait pris la décision de quitter enfin mon père, et de partir en France, définitivement. Ma petite sœur (oui une petite fille est arrivée quand j’avais 6 ans), avait cinq ans à l’époque et n’avait rien compris de ce qui se passait. Je pense que moi non plus d’ailleurs. Ce qui est sûr, c’est que j’ai souffert de ne plus voir ma mère, d’entendre la famille parler d’elle comme si elle était morte ou folle, folle d’avoir quitté un homme aussi généreux et gentil, comme mon père. 

Peu importe qu’il ne soit pas son époux sur le papier, ça ne comptait pas aux yeux des gens de la famille. Ma mère avait essayé de faire les choses bien en nous confiant à l’une de ses sœurs, au moment de son départ, mais la sœur en question, a elle aussi pris le large pour l’Europe, ce beau continent attractif. 

Je l’ai comprise car elle était jeune et devait préparer son propre avenir…

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